Lorsqu'ils sont sollicités par
un club en perdition visant uniquement le maintien, beaucoup d'entraîneurs
hésitent à s'engager. Leur réflexion est la suivante : si le technicien en
place a quitté la barre technique, c'est qu'il existe des problèmes. Là, on n'a
que l'embarras du choix, de la cabbale des joueurs
envers leur entraîneur pour diverses raisons, au problème de leurs salaires,
sans oublier les décisions du coach quant à l'équipe type, ainsi que?
l'intensité des séances d'entraînement. Aussi, c'est en considérant ces paramètres
qu'il faut mettre l'accent sur la témérité de Bougherara
, qui a accepté l'actif (un peu) et le passif (beaucoup), en prenant en mains
une équipe qui venait de subir de lourdes défaites face à l'USMA et au CRB. En
outre, il succédait à Cherif El-Ouazzani, l'un des
plus expérimentés sur le marché et qui, passé au Paradou, est en train
d'obtenir de bons résultats. De la 17e place avec 28 points, voilà le Rapid nanti d'un pactole pour le moins rassurant, avec 41
points au terme de cinq victoires consécutives. On se demande quelle a été la
recette de Bougherara pour assurer une trajectoire
auparavant inespérée. Faute d'éléments de réponse pris à la source, il faut se
fier à la lecture des chiffres concernant une défense friable avant son arrivée
et qui n'a encaissé qu'un seul but en cinq rencontres (face à l'ASAM). En
revanche, les coéquipiers de Souguer ont, à chaque
fois, trouvé la faille dans les défenses adverses de leurs cinq adversaires, y
compris la JSK, finaliste de la récente coupe de la CAF. Lorsque le Rapid était en mauvaise position, certains joueurs
faisaient malgré tout preuve d'optimisme, et nous-mêmes avions émis des doutes
sur leurs possibilités de maintenir le club parmi l'élite. Le football et son
environnement étant des plus complexes en Algérie, on se gardera de faire la
comparaison entre Bougherara et Cherif El-Ouazzani, d'autant plus que ce dernier est en train de
redresser la situation du PAC, dont le réel niveau de l'effectif est en
inadéquation avec les résultats pour diverses raisons. Certes, pour le RCR, la
bataille du maintien n'est pas encore tout à fait gagnée, mais il n'en demeure
pas moins que les partenaires de Hitala ont donné un
sacré coup de collier qui leur a permis de prendre leurs distances par rapport
au groupe des clubs sous la menace de la rétrogradation. Il suffira que les
coéquipiers de Bouazza négocient au mieux les
rencontres restantes face à l'USMBA, l'OM et l'ASO hors de leur base, alors
qu'ils ont les moyens de rafler la mise contre le NAHD et le CSC sur le terrain
de Zoughari Tahar. En technicien avisé, Bougherara saura mettre en garde ses poulains contre tout
excès de confiance. C'est la condition pour que le Rapid
conserve sa place en Ligue 1, et les supporters, très inquiets il n'y a pas si
longtemps, sont à présent aux anges. Il y a de quoi.