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Chlef: La tomate industrielle veut éviter les «invendus»

par Bencherki Otsmane

Comme prévu la campagne de récolte de la tomate industrielle a débuté début juillet.

Selon le président du conseil interprofessionnel de la filière, «la production de tomate industrielle dans la wilaya de Chlef devrait enregistrer une hausse notable au double plan quantitatif et qualitatif, au point que les deux unités de transformation de la wilaya ne pourront pas suffire pour la prise en charge de l'ensemble de la récolte». Il est attendu pour la présente récolte une production de près de 187.000 tonnes. Par ailleurs pour éviter que la surproduction «n'atterrisse» dans les décharges publiques comme cela s'est passée lors d'une précédente récolte, le conseil interprofessionnel de la filière tomate industrielle a pris attache avec une unité de transformation de la tomate située dans la wilaya de Relizane au cours de laquelle il a été signé un accord avec cette usine privée, en vue du relèvement des capacités de transformation de la production de la wilaya en la matière à 3.500 tonnes en 24heures. Par ailleurs il faut savoir que compte tenu d'une production abondante, les fellahs vendent aussi leur produit dans trois usines de transformation situées dans la wilaya de Blida. Apparemment, le spectre de la tomate industrielle « non vendue» fait partie du passé, et tout le monde trouve son compte.

Selon le président de l'Association des producteurs de la tomate industrielle, des mesures ont été prises afin de gérer une éventuelle crise et préserver l'intérêt des producteurs de la filière, par la création notamment d'une coopérative des producteurs de la tomate industrielle, qui aura pour mission la gestion de ce type de problèmes ainsi que la défense des droits des agriculteurs. Cette même coopérative se chargera, également, a-t-il ajouté, de fixer un programme pour la culture de la tomate de façon à ce que sa récolte ne se fasse pas dans la même période, et ce dans un souci de réduction des files d'attente devant les unités de transformation. Il s'agira également d'œuvrer à l'encadrement des contrats signés avec les unités de transformation et le développement de la filière en général.

La culture de la tomate industrielle dans la wilaya de Chef est essentiellement concentrée dans les régions d'Ouled Ben Abdelkader, Ouled Fares, El Karimia, et Oued Fodda. La superficie consacrée cette année à ce type de culture dépasse les 2200 hectares avec un rendement de 850 qx à l'hectare. Durant ces dernières années, la wilaya a atteint des seuils record de production de tomate industrielle. Par ailleurs faute de mécanisation, la récolte se fait à la main. Des ouvriers sont recrutés sur la base d'un salaire de 1500 DA/jour pour une durée de travail de cinq heures/jour (de 5 h du matin à 10 h).

Selon un cadre de la direction des services agricoles «même avec ce salaire alléchant, la main d'œuvre se fait désirer». Selon la DSA, «cette performance dans la réalisation de record du rendement qui a atteint les 850 qx/ha est due principalement à certains facteurs parmi lesquels l'accompagnement des pouvoirs publics pour ce type de culture et de la prise de conscience et du savoir faire des fellahs particulièrement en matière d'Irrigation, de soins culturaux et de lutte phytosanitaire. Tout d'abord, il faut savoir que l'irrigation doit être continue durant le cycle cultural d'où la disponibilité de l'eau. Selon la DSA, «les fellahs ont appris éviter les à-coups d'apports d'eau afin de sauvegarder la vigueur des plantes et la qualité des fruits formés (lutte contre la pourriture apicale). Les besoins en eau de la culture peuvent être couverts par des apports de 25% des besoins globaux durant la phase végétative, 50% durant le pic des cueillettes et 25% à la dernière phase des cueillettes. Le sol doit être toujours porté à sa capacité au champ. Une erreur dans la conduite de l'irrigation provoque l'éclatement des fruits et leur exposition à la nécrose apicale. Avec un équipement supplémentaire (pompe doseuse et bacs), il est facile d'introduire la fertigation dans l'exploitation.

Les apports d'eau et des éléments minéraux seront assurés avec une cadence permettant à la culture de se développer convenablement; les pertes de fertilisant par lessivage seront également portées à leur minima. Puis, les produits phytosanitaires doivent être choisis de différentes matières actives afin d'éviter le phénomène d'accoutumance aux parasites qui attaquent la tomate.