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Après avoir accusé l'Algérie d'utiliser Pegasus: RSF avoue avoir commis une erreur

par El-Houari Dilmi

Quelques heures après le dépôt d'une plainte pour «diffamation», au nom du gouvernement algérien, par l'ambassadeur d'Algérie en France, Mohamed-Antar Daoud, auprès des instances judiciaires françaises à l'encontre de Reporters sans frontières (RSF), l'ONG s'est aussitôt rétractée, en publiant, vendredi, un erratum.

En effet, l'ONG «Reporters sans frontières» s'est rétracté en publiant vendredi un erratum pour se dédire, à propos des indues accusations portées contre l'Algérie à propos d'une prétendue utilisation du logiciel israélien Pegasus à des fins d'espionnage. «Dans un premier temps, nous avons fait figurer l'Algérie dans la liste des pays clients de NSO. Cette erreur, que nous regrettons, a été corrigée», écrit l'ONG dans son erratum. Dans ces déclarations, RSF affirmait que «l'Algérie figure parmi les pays en possession du logiciel Pegasus» et que le pays «l'utiliserait pour espionner d'autres parties». Les organisations Forbidden Stories et Amnesty international ont obtenu une liste de 50.000 numéros de téléphone, sélectionnés par les clients de NSO-la société israélienne ayant conçu Pegasus-pour être potentiellement surveillés, et l'ont partagée avec un consortium de 17 médias qui ont révélé son existence dimanche.

La liste des cibles potentielles comprend les numéros d'au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d'entreprise, d'après l'analyse du consortium qui en a localisé beaucoup au Maroc.

L'ambassadeur d'Algérie en France, Mohamed-Antar Daoud a déposé, vendredi, au nom du gouvernement algérien, une plainte pour diffamation auprès des instances judiciaires françaises à l'encontre de Reporters sans frontières (RSF). Cette action en justice porte sur l'assertion contenue dans le communiqué publié par RSF le 19 juillet 2021 sur son site web officiel, selon laquelle l'Algérie figure parmi les pays en possession du logiciel Pegasus et qu'elle l'utiliserait pour espionner d'autres parties. «Outre leur caractère diffamatoire et mensonger, ces allégations inadmissibles relèvent de la manipulation de RSF connue pour son acharnement vis-à-vis de l'Algérie», selon l'ambassade d'Algérie en France. Respectueux des libertés fondamentales, individuelles et collectives garanties par la Constitution algérienne et fidèle aux principes régissant les relations internationales, «notre pays dément formellement ces accusations», souligne l'ambassade d'Algérie à Paris. «A ce titre, l'Algérie affirme qu'elle ne dispose aucunement de ce logiciel et n'a jamais eu à l'utiliser, ni à traiter ou à collaborer, de quelque manière que ce soit avec les parties détenant cette technologie à des fins d'espionnage visant à porter atteinte à l'honneur et à la réputation de pays respectueux de la légalité internationale», conclut l'ambassade dans un communiqué.