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Recherche clinique: «L'Algérie pourra rattraper son retard»

par M. Aziza

L'Algérie a effectué 206 essais cliniques sur un total de 26.329 patients, et ce, de 2007 à 2017.

Sachant que sur les 206 études ou recherches cliniques effectuées, 52 sont des études observationnelles seulement et 106 parmi elles sont des études de pharmaco-épidémiologiques. L'octroi des autorisations par le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière pour les essais cliniques des médicaments auparavant était jugé très long. Mais a priori ce délai a été réduit notamment avec la création du ministère de l'Industrie pharmaceutique. «Pas mal d'autorisations ont été délivrées depuis 2020, donnant ainsi un nouveau souffle pour la recherche clinique en Algérie». C'est ce qu'a affirmé le Dr Amina Bouguelli, spécialiste dans les essais cliniques et experte en affaire réglementaires, lors d'un débat tenu en marge de la 5ème session de formation organisée par Roche Algérie au profit des journalistes.

Pour Dr Bouguelli, l'Algérie est encore à la traîne par rapport aux essais cliniques si on la compare avec les pays occidentaux, mais aussi par rapport à nos voisins. Il faut juste savoir en terme de pourcentage que la Tunisie nous dépasse de loin en matière de recherche clinique, avec un taux de 62%, le Maroc est à un taux de 21% alors qu'en Algérie dont le marché pharmaceutique est l'un des principaux marchés de la région Afrique- Moyen Orient (MEA), le taux des essais cliniques ne dépasse pas 17%.

Pourtant, précise l'experte, «nous disposons d'une batterie de textes règlementaires qui définit les rôles et les responsabilités de tous les acteurs impliqués dans un projet de recherche, de sa conception jusqu'à sa publication». Et notamment après l'adoption de la loi n°46 du 29 juillet 2018, modifiant la loi n°85-05 du 1er février 1985 relative à la protection et la promotion de la santé, notamment les dispositions relatives aux études cliniques. Et d'affirmer que la réglementation algérienne est alignée aux standards internationaux relatifs à la protection des personnes et aux pratiques tolérées dans les essais cliniques. Pour le Dr Bouguelli, l'Algérie a toutes les chances pour rattraper le retard. «La réglementation y est, le contexte législatif est présent et les compétences scientifiques et professionnelles existent». Et d'affirmer que le contexte d'urgence de la crise sanitaire due au Covid -19 pourrait bien nous motiver pour mener ou effectuer des essais cliniques. «On a constaté que des essais cliniques ont été tolérés à travers le monde pour certaines indications ou traitements du Covid-19», dit-elle.

Et de préciser: «On a fait pas mal d'essais cliniques et on s'est rendu compte qu'on avait un certain nombre de molécules qui étaient déjà utilisées ayant fait l'objet d'essai clinique et qui ont donné des résultats bénéfiques et prometteurs dans le traitement du coronavirus. D'où la nécessité d'investir davantage dans la recherche et les études cliniques». Certains pays ont pu mettre en place des thérapeutiques pour le traitement du Covid-19 aussi rapidement, car ils ont pu mener des essais cliniques auparavant sur des molécules déjà existantes.