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Covid-19: «Le pire est devant nous»

par El-Houari Dilmi

Avec plus de 800 cas confirmés et treize (13) morts en 24h (vendredi), les autorités sanitaires se préparent au pire, surtout face à l'inconscience d'une bonne partie des citoyens face au danger du virus mortel.

«Le pire est devant nous si rien n'est fait en extrême urgence. Nous nous attendions à cette nouvelle vague très dangereuse avec des indicateurs endogènes et exogènes et l'entrée dans le pays des nouveaux variants britannique Alpha et indien Delta beaucoup plus dangereux », a indiqué, hier samedi, le Dr Fawzi Derrar, Directeur général de l'Institut Pasteur (IPA) et membre du comité scientifique de suivi et de la pandémie du coronavirus. Poussant un véritable cri d'alarme sur les ondes de la Radio régionale de Sétif, le Dr Fawzi Derrar a surtout exprimé son inquiétude face au variant Delta, « beaucoup plus contagieux, puisque une personne contaminée peut transmettre le virus à huit autres personnes », a-t-il alerté. « Il est certain que le nombre de contaminations va continuer à augmenter dans les prochains jours, comme nous le constatons chaque jour avec un nombre de plus en plus important de personnes infectées », a encore mis en garde le DG de l'Institut Pasteur, ajoutant que « si la situation épidémiologique est très sérieusement prise en charge, nous pourrions atteindre un pic de contaminations dans deux semaines avant une éventuelle décrue », a-t-il souligné. « Nous appelons les responsables des entreprises publiques et privées à sensibiliser les travailleurs et transmettre un message positif en invitant les citoyens à se faire vacciner », a encore déclaré le DG de l'IPA, précisant que l'Algérie a reçu 5 millions de doses vaccins anti-Covid depuis janvier dernier, «en attendant de réceptionner 4 millions de doses du vaccin chinois Sinovac cette semaine».

Le Dr Derrar s'est dit «ne pas comprendre pourquoi les Algériens rechignent à se faire vacciner». «A l'image du vaccinodrome installé au niveau des «Sablettes» dans la ville d'Alger, un lieu de loisirs très fréquenté mais personne ne se présente pour se faire vacciner», s'est-il étonné. «Nous comptons beaucoup sur les imams dans leurs prêches religieux et les mosquées d'une manière générale pour sensibiliser les citoyens et espérer ainsi augmenter la cadence de la vaccination», a encore indiqué le Dr Derrar, rappelant que toutes personnes vaccinées sont «en bonne santé». «Il m'est insupportable de voir des Algériens mourir alors que nous disposons de millions de vaccins en stock», s'est désolé le membre du comité scientifique de suivi et de l'évolution de la pandémie du coronavirus. «Il faut absolument éviter le scénario cauchemardesque tunisien puisque la solution est entre nos mains pour briser la chaîne de contamination avec cette vague très dangereuse », a encore souligné le DG de l'IPA, n'excluant pas un retour à un confinement partiel ou total dans certaines régions du pays.