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Réputés infalsifiables et de longue durée: Plaidoyer pour de nouveaux billets de banque

par M. Mehdi

  Reporté en raison des coupures Internet au bac, le webinaire sur «l'utilisation du polymère dans la fabrication des billets de banque», organisé par la société canadienne CCL Secure, s'est déroulé hier après-midi.

Au cours de cette rencontre destinée aux journalistes algériens, des intervenants ont présenté les expériences de plusieurs pays, comme le Mexique et la Mauritanie, ayant adopté ces billets réputés «difficilement falsifiables», de «longue durée», et permettant «une réduction significative des indicatifs d'atteinte à l'environnement». Selon un responsable de la société CCL Secure, des discussions ont eu lieu avec la Banque d'Algérie afin de proposer à la partie algérienne l'adoption de ces billets en polymère dont la durée de vie est de «3,5 fois plus longue» que celle en papier imprimé. Exposant les expériences de plusieurs pays (Mexique, Australie, Angleterre, Costa Rica, et Mauritanie), Jaime Pacreu, consultant en questions environnementales, a expliqué que les «principales raisons» ayant conduit le Mexique à l'adoption des billets en polymère sont «le coût et la propreté». Selon l'intervenant, «en 2000, le problème au Mexique c'était que «la durée de vie moyenne des billets de 20 pesos était de 8,1 mois», et que «les billets de banque en circulation étaient souillés et en mauvais état». Les «bénéfices attendus» du passage aux billets en polymère, étaient, «en plus des billets propres» (lavables et résistants à l'eau et à l'humidité), «le coût de remplacement des billets impropres permettrait de réaliser des économies si la durée de vie était supérieure à 2,2 fois celle des billets en papier». Avant de décider d'adopter les billets en polymère, les autorités mexicaines ont réalisé un sondage pour avoir la «perception du public». Les résultats du sondage sont largement en faveur des billets en polymère notamment en matière de «résistance» (59% des réponses), «apparence» (76%) et en «propreté et hygiène» (84%). Entre 2003 et 2010, le Mexique a adopté plusieurs billets en polymère respectivement de 20, 50, 100 pesos. «Au cours des premiers mois, la durée de vie des billets de banque en polymère a été multipliée par 2,72, ce qui a permis de réaliser des économies substantielles», explique M. Pacreu.

En matière de réduction des «contrefaçons annuelles», elle est passée de «14,0 par million de billets de banque en circulation (ppm) en 2000-2001, à 1,3 (ppm) en 2004-2005», ajoute le même intervenant, notant dans le volet environnemental, que la Banque centrale mexicaine a relevé une «réduction significative de toutes les variables liées à l'empreinte carbone». Dans l'expérience australienne, qui a émis son premier billet de banque en polymère en 1988, la Banque centrale a annoncé en 2020 que ce passage «a généré un milliard de dollars australiens d'économies».

Pour le cas de l'Angleterre, qui a lancé son premier billet en polymère en 2016, le passage au polymère a permis de réduire le nombre des «billets impropres» de 5 £ en circulation passant de «60% des 190 millions de billets en papier» à «4% des 11 millions de billets en polymère».

Faible impact environnemental

Quant à l'expérience mauritanienne, elle date de novembre 2014, avec des billets de 1.000 ouguiyas (UM). Après une année, «le nombre de billets de banque retournés comme impropres n'était pas suffisant pour tester l'équipement de destruction», note Jaime Pacreu.

Evoquant «l'impact environnemental» des billets en polymère, Lachlan McDonald, directeur des services techniques de la société CCL Secure, a dressé une comparaison entre les deux formes de billets sur plusieurs paramètres comme l'utilisation de l'eau, de l'énergie, l'occupation des terres à usage agricole, les produits chimiques et autres toxicité terrestre. Selon l'intervenant, qui a présenté les données «publiées par des Banques centrales», si l'impact du papier, sur ces différents aspects environnementaux, est tout le temps de 100%, celui des billets en polymère (en raison de leur longue durée de vie, leur résistance, et la possibilité de les recycler), est souvent en dessous de 50% (dans 8 indicateurs sur les 11 retenus).

Le même intervenant a exposé la politique de CCL Secure en matière de «recyclage à 100% des films polymères», de «réutilisation des solvants», de «charge réduite basée sur le gaz et l'électricité», et de «chaîne d'approvisionnement interne et locale» (en matières premières, ndlr).

Intérêt pour le marché algérien

Dans la partie débats du webinaire, les questions posées concernaient uniquement le cas algérien. Selon Lachlan McDonald, des discussions ont été menées avec les autorités algériennes pour leur proposer de passer au billet polymère. «On vient de proposer nos idées à la Banque d'Algérie». Parmi les avantages présentés par CCL Secure, c'est l'aspect lié à la «protection contre la contrefaçon» des billets de banque algériens. A la question de savoir quel est le coût du billet de banque en polymère, M. McDonald a affirmé qu'il est «plus cher de 25 à 30% par rapport au billet papier», mais que l'impact de ce coût supplémentaire est réduit du fait du polymère qui «dure 3 à 5 fois plus longtemps», et que globalement les «économies» sur la production de billets de banque sont de «plus de 50%».