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USM Annaba: Un ratage qui s'explique

par M. Zeggai

La ville d'Annaba est en ébullition et sous le choc. Son club, l'USM Annaba, grand favori pour la première place qualificative au play-off à l'accession en Ligue 1, vient de subir un échec des plus douloureux. La pilule est très dure à avaler pour le public Bônois. La réaction ne s'est fait attendre chez les milliers de supporters des «Rouge et Blanc», qui exigent le départ de tous ceux qui sont à l'origine de ce fiasco. L'USMAn, avec une infrastructure digne de ce nom, un public passionné et très attaché à son équipe et avec un vivier ayant fait ses preuves auparavant, mérite une place parmi l'élite. Dans les réseaux sociaux, on multiplie les appels et les contacts pour essayer de trouver les solutions.

Les fans sont montés au créneau pour demander une enquête approfondie sur la gestion du club de 2006 à 2021. Car, pour eux, il y a anguille sous roche. Le recrutement qualifié de «douteux» a été effectué, selon eux, sans aucun critère. Alors, sur quelle base a-t-on engagé les nouveaux joueurs et avec quelle contre partie? A quel dessein a-t-on négligé les jeunes du cru ? En attendant les réponses à ces questions, le président Zaim Abdessamad a fait des déclarations plus ou moins graves où il a mis en doute le choix des joueurs de l'entraineur Mohamed Benchouia contre le HBCL. Comment peut-il douter de la compétence de son entraineur qui l'a lui-même recruté avec l'accord de ses proches avant le début du championnat ? Bizarre, n'es-ce pas ? «Le coach a prouvé ses limites durant plusieurs matches. Il a fait des changements inexplicables lors de ce match face au HBCL», dira le président de l'USMAn, tout en critiquant le système de compétition, oubliant qu'il a fait partie de ceux qui l'ont approuvé. Il est certain que, par cette sortie médiatique, le président de l'USMAn a voulu tout simplement dégager sa responsabilité de la défaite de son équipe devant le HBCL et l'échec de l'accession pour préserver son poste. Voilà où est la formation annabie, au moment où les autres équipes se préparent à jouer le play-off. Comme quoi, les années passent et se ressemblent pour le club Annabi. La question que se posent les milliers de fans est de savoir si l'USMAn relèvera-t-elle un jour la tête ? Ce n'est pas évident dans la mesure où cette équipe est prise en otage, à des fins politiques et pour des intérêts personnels, exploitant l'engouement populaire considérable qu'elle suscite.

Aujourd'hui, cette mentalité défaillante et cette gestion qui laisse à désirer risquent d'effacer l'USMAn du gotha du football algérien. Le club bônois est en train de payer le grave préjudice engendré par le changement de philosophie du club depuis des années. Certains anciens responsables ont «trahi» le club et joué avec la sensibilité des fans de l'équipe. Recrutement tous azimuts, dépenses irrationnelles, négligence des joueurs locaux, gestion dictée par des intérêts personnels, conflits internes, esprit de vedettariat et, enfin, l'absence de projet sportif. Résultat ? L'USM Annaba s'est retrouvée, selon nos sources, avec une dette cumulée dépassant les dix milliards de centimes. Voilà un ratage qui sera marqué d'une pierre noire dans l'histoire du club. En réalité, ce n'est pas ce revers qui a été à l'origine de ce ratage de l'accession, mais plutôt la gestion approximative.

Aussi, les dirigeants Annabis ont failli à la restructuration pour mettre en place les mécanismes nécessaires afin de créer les ressources financières adéquats aux ambitions d'une grand e équipe telle que l'USM Annaba. Au fait, pourquoi les entreprises nationales et les industriels présents à Annaba hésitent-ils à soutenir le club ? Voilà une autre question qui mérite une réponse. Aujourd'hui, la réalité, quoiqu'elle soit amère et dure à supporter, est là et bien là.