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DES CHOIX ET DES ACTES

par Abdou BENABBOU

Les législatives maintenant ficelées pour d'abord répondre à un objectif de stabilité d'une institution censée avoir pour rôle de rimer la marche du pays, il s'agit maintenant de désigner un nouveau gouvernement. Sur ce plan, et sur ce plan seulement, il est indéniable que le président Tebboune a réussi à imposer une stratégie sans grande difficulté même si elle n'a pas bénéficié d'un assentiment et d'une adhésion généralisés. Sujet à des interprétations et des commentaires pluriels opposés, selon les bords des aigris ou des satisfaits auxquels on appartient, le taux effarant des absentéistes aux encore fraîches élections reste une donnée importante que l'on ne peut occulter en considérant que le renouvèlement d'une Assemblée nationale est une fin en soi.

Applaudir à la sérénité d'un vital événement électoral sans casse et sans remarquables remous et se satisfaire de son déroulement sans triche particulièrement notable ne suffit pas à certifier le tracé promoteur pour venir à bout de l'énorme crise qu'affronte le pays.

Il est indéniable que la remarquable bouderie dont ont été victimes les dernières élections témoigne d'une lassitude populaire et d'une touche de désespérance d'une population qui est en passe de se résoudre à bon escient ou à mauvais escient que l'avenir s'est définitivement obstrué.

Sans doute que les convictions et les attentes du moment ne sont plus dirigées vers ce que pourraient accoucher les institutions car c'est à la base de la société algérienne que le fouillis des marasmes et des problèmes est purulent. L'ensemble de la population s'est paupérisée et la mendicité avec des formes nouvelles et variées a développé une voracité inconnue jusqu'ici. Le chômage emprunte des sentiers viciés pour élargir et multiplier des tares sociales dangereuses et anéantir le sens de la pudeur et de la civilité.

L'économie nationale est en passe de rendre l'âme et il serait trop facile en la circonstance de se cacher derrière la pandémie pour justifier l'actuel désarroi. Elle n'a été qu'un facteur amplifiant et les attitrés baromètres que sont les banquiers, réels témoins d'une stabilité politique et économique, se plaignent à l'unisson de la désertification de leur clientèle qui a baissé les bras.

Les élections législatives pourraient être un début d'oxygénation et une ébauche pour une stabilité impérative. Mais pour être efficace et positivement productive, une stabilité politique a besoin d'être alimentée par des choix et des actes capables d'annihiler tout ce qui a enfanté les sentiments de désespérance.