Le
président du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), Rédha Tir, a transmis au président de la République,
Abdelmadjid Tebboune, jeudi passé, un rapport portant
sur le suivi de la mise en œuvre des recommandations issues de la Conférence
nationale sur la relance économique, tenue les 18 et 19 août 2020, selon un
communiqué de cette institution, rendu public lundi. Que dit ce rapport du
CNESE sur la relance économique ? On sait seulement que le rapport est entre
les mains du président de la République, mais rien sur sa teneur. Si l'on excepte les quelques mots introductifs, rendus publics par
le biais du même communiqué, soulignant que le CNESE avait organisé récemment
des rencontres-débats, regroupant les représentants des départements
ministériels et institutions nationales, consacrées au suivi de la mise en
œuvre desdites recommandations et ses déclinaisons opérationnelles inhérentes
aux mesures d'urgence et de court terme, à fin 2021, qui auraient servi de base
à l'élaboration de ce rapport, pas un seul autre mot n'a filtré sur les
conclusions du CNESE. Pourtant, le plus important n'est pas de savoir
que le CNESE a transmis son rapport au président de la République, qui l'a
chargé d'assurer le rôle de médiateur entre le gouvernement et les opérateurs
économiques, en s'érigeant en cellule de veille pour le suivi de la mise en
œuvre, sur le terrain, des décisions et recommandations de la Conférence
nationale de relance socio-économique, tenue les 16 et 17 août, «afin qu'elles
ne restent pas de simples écrits». Ce qui intéresse l'opinion c'est le contenu
pas l'enveloppe. Le CNESE nous a tellement habitués à son franc-parler qu'on se
serait attendu à plus de détails sur le contenu de son rapport, qui ne fait
certainement pas dans la dentelle en matière d'alerte, dans son rôle de médiateur
entre le gouvernement et les opérateurs économiques, sur les dysfonctionnements
qui existeraient sur ce plan. Peut-être que dans le cadre de sa mission,
celle-ci en particulier, le CNESE ne pouvait que transmettre son rapport au
président de la République qui a la latitude de le rendre public ou pas. Quoi
que le garder au secret, c'est tuer dans l'œuf sa portée qui cherche à baliser
le terrain pour un travail sérieux et transparent afin d'amorcer une véritable
relance économique qui ne souffre pas que d'obstacles humains sur son chemin.
Pourrait-on s'attendre à une relance économique durant cette année 2021? Le rapport qui devrait aborder les mesures d'urgences
et de court terme, à fin 2021, ne peut pas faire plus qu'une préparation de
terrain à une relance annoncée par les spécialistes pour 2022.
Dans ce
contexte, les prévisions du ministre des Finances et des spécialistes, ainsi
que les chiffres donnés par la Banque mondiale, dévoilent dans leurs analyses
un rapprochement du ratio de 4% du rebond de la croissance attendu pour 2022 en
Algérie. Reste à maintenir ce cap et consolider les relations entre les
opérateurs économiques et le futur gouvernement, notamment en cas de changement
majeur dans sa composante et son programme politique.