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Ministre ou simple député

par Abdelkrim Zerzouri

Se dirige-t-on vers un gouvernement d'union nationale, de coalition ou de consensus après l'installation des nouveaux députés qui sortiront de l'urne le 12 juin prochain ? Plusieurs chefs de partis en parlent ouvertement durant la campagne électorale pour les Législatives anticipées, qui prendra fin aujourd'hui mardi : seul un gouvernement d'union nationale serait en mesure de concrétiser le développement, ne manquent pas d'insister les concernés dans leurs discours.

On assure dans ce sens que le développement serait garanti grâce aux actions de l'exécutif qui ne rencontreraient pas d'encombres sur le chemin, vu l'adhésion de principe des députés, partie prenante de ce gouvernement d'union nationale dont les membres seraient choisis en leur sein selon un accord concerté entre eux, soit par vote interne ou par proposition de noms à plébisciter, en premier lieu le nom du chef de gouvernement, en parallèle au nom du président de l'Assemblée populaire nationale, qui a un poids tout autant important sur le futur échiquier politique.

Ceci, dans le cas où une majorité politique partisane sortirait vainqueur à l'issue du scrutin et prendrait les rênes de l'Assemblée populaire nationale (APN), qui pourrait à sa guise former un gouvernement d'union nationale.

Dans le cas d'une alliance entre différents groupes parlementaires partisans, pour former une majorité, on parlerait d'un gouvernement de coalition ou d'un gouvernement de consensus, dans le cas d'une APN composée de plusieurs courants politiques et d'Indépendants, et où aucune partie ne serait en mesure de constituer une majorité.

Dans une autre perspective, dans le cas de la formation d'une majorité présidentielle, à laquelle appelle au moins un parti en lice pour les législatives, nourrissant certainement l'ambition de rallier à son projet les Indépendants, notamment, c'est le président de la République qui aurait la main pour constituer son gouvernement, et il aurait à choisir son Premier ministre et son équipe, au sein de cette majorité, comme le stipule la Constitution. L'issue est, ainsi, ouverte à toutes les hypothèses. Mais, les mots et les qualifications n'ayant aucune emprise sur la réalité, ce ne sera pas le fait de la concrétisation d'une hypothèse ou une autre qui pourrait vraiment gérer les énormes chantiers qui attendent. Les crises sanitaire, économique, sociale et politique seraient-elles réglées par le truchement de la seule composition d'un gouvernement ?

Probablement qu'il en faut plus. Face aux difficultés multiples qu'il va falloir affronter, le prochain gouvernement, quelle que soit sa dénomination, devrait éviter de tomber dans le piège de la béatitude. Si l'on s'efforce à aboutir à un gouvernement d'union nationale, on n'aurait pas trop de voix dans l'opposition au sein de l'APN, où le débat risquerait de s'assoupir et avec l'activité de l'exécutif.

Y a-t-il déjà des partis ou des candidats à la députation qui ne souhaiteraient pas faire partie du prochain gouvernement afin de mieux représenter leurs électeurs en tant que simples députés ?