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Quand on intervient
dans le débat économique et social, on ne s'en tient souvent qu'aux travers
qu'offre le monde informel par ses aspects négatifs allant des conditions de
travail exécrables des travailleurs à l'esclavage auquel ils sont soumis. Ceci
est surtout vrai pour l'univers asiatique où les populations laborieuses
triment sans rechigner pour se garantir de quoi se nourrir quitte à se
contenter d'un statut de corvéable à merci. Mais on oublie toujours que l'essor
et le développement des industries asiatiques repose d'abord sur le calvaire
vécu par ces populations et que leur compétitivité remarquable est due à ce
sacrifice contestable à plusieurs égards. Ils sont cependant conscients que
leur survie est à ce prix. Ce sont ces règles établies qui mettent à mal les
industries occidentales malgré leurs technologies avancées et l'excellente
qualité de leurs produits. Le déclin de cette partie du monde et ses grandes
difficultés actuelles ont débuté par l'exercice forcené de la comptabilité des
petits sous et les populations se sont soumises de bon ou mauvais gré au dictat
du toc et à l'envahissante industrie de l'imitation.
Bien que la mise à l'index de l'esclavagisme des temps modernes soit justifiée et recommande regard réprobateur, il est une donnée que l'on ne peut ignorer. Partout, les sociétés humaines se paupérisent et la consommation des ménages adopte une culture nouvelle pour que chacun s'adapte à la cherté de la vie. Le commerce connaît une véritable révolution avec une multitude de facettes et les bas prix prennent le dessus sur la qualité. La Chine, pionnière en ce domaine, en connaît un bout et sa puissance économique actuelle provient de cette mue marchande profonde qui accorde une large prédisposition à l'officialisation des échanges informels avec ses nouvelles nombreuses formes. L'art du discount contesté par les légalistes en perte de palliatifs ne peut s'empêcher de passer par là. Les Etats auront beau lutter contre les commerces dans l'ombre, ce seront dorénavant les consommateurs de plus en plus en grand nombre appauvris qui auront le dernier mot. On aura beau s'ingénier à trouver des recettes pour placer la régulière fiscalité et les assortiments douaniers classiques, la décision reviendra au dénuement du portemonnaie. Entre une paire de chaussures à 10.000 dinars et une autre similaire à 400 dinars, le choix est maintenant vite fait pour que l'informel s'installe dans la pérennité. |
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