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Après le dernier glissement de terrain à «Copico»: Affaissement inquiétant sur le balcon supérieur du Bd Front de mer

par D. B.

De nombreux citoyens ont exprimé leurs inquiétudes suite à la diffusion sur les réseaux sociaux d'images d'affaissement relevées au niveau du balcon supérieur du Bd Front de mer.

Des appels ont été lancés via le Net aux responsables locaux pour intervenir avant que ne survienne une catastrophe. En effet, les fortes précipitations enregistrées le mois de mars dernier qui ont été à l' origine d'un important glissement de terrain au niveau du jardin Copico ont aussi eu des conséquences néfastes sur la stabilité de certains édifices de la ville, notamment l'érosion du terrain sur le Bd Front de mer. Pour parer à l'urgence, la voie qui relie le port au centre-ville avait été fermée à la circulation automobile, avant d'être rouverte quelques jours après, sans pour autant procédera à de sérieux travaux de confortement.

En effet, le 22 mars dernier, les poids lourds et les bus de transport en commun avaient été interdits à la circulation de jour comme de nuit sur le bd de l'Armée de libération nationale ALN (Bd Front de mer) conformément à une décision prise par le maire d'Oran suite au glissement de terrain. Cette mesure préventive a été décidée après le «constat de signes de dégradation» dans les soubassements du grand balcon urbain de la ville qui s'étend sur plus de 2 kilomètres linéaires. Ce chef-d'œuvre architectural construit durant la période coloniale semble subir un processus d'érosion à cause de la remontée des eaux souterraines.

Aujourd'hui, les autorités et les responsables des ponts et chaussées vont devoir agir pour préserver le Front de mer et éviter que l'érosion ne s'accentue et ne mette en danger sa stabilité.

Le Front de mer a certes connu quelques travaux de confortement de ses assises il y a quelques années. Toutefois ses soubassements, qui reposent sur des piliers hauts de 30 mètres, peuvent fléchir à tout moment. Surtout que des fissurations sont de visu perceptibles au niveau de la plate-forme du balcon. La remontée des eaux souterraines au centre-ville, qui constitue une menace réelle pour les fondations des immeubles réalisés durant la période coloniale, s'est aggravée ces dernières années au centre-ville. Le débit des ruisselets qui se déversent dans cette zone a augmenté ce qui fait craindre le pire.

La scène se déroule dans la rue Larbi Ben M'hidi au centre-ville : une eau claire se déverse à longueur de journée d'un petit tuyau dans le caniveau de cette rue fréquentée. L'eau claire et potable est pompée du sous-sol du magasin Charles Optique. Le propriétaire de ce commerce est contraint depuis plusieurs années à pomper l'eau souterraine de son sous-sol pour éviter l'inondation totale de son magasin. Le phénomène ne concerne pas uniquement ce commerce. La remontée des eaux souterraines au centre-ville ne cesse de s'aggraver dans cette partie de la ville. Le recours au pompage des eaux souterraines est considéré comme une solution palliative qui n'est pas viable à long terme.

Le dernier projet de captage des eaux de ruissellement découlant principalement des oueds et autres sources souterraines au centre-ville n'a pas résolu entièrement le problème. Certes, l'agence de prêt sur gage de la Banque de développement local (BDL) a été sauvée après la finalisation des travaux de drainage des eaux qui se déversaient de manière permanente au niveau du sous-sol de cet établissement bancaire, mais les autres immeubles de cette zone restent menacés par la remontée des eaux souterraines. Le problème avait commencé dès 2006 suite au lancement de travaux de construction de nouvelles tours dans cette zone de la ville ce qui a contraint les responsables de cette agence à recourir au pompage des eaux. La direction des ressources en eau avait décidé de lancer des travaux de déviation du cours d'Oued Rouina et des ruissellements souterrains vers les ovoïdes et essentiellement celui qui se trouve au-dessous du Bd Emir Abdelkader. Une conduite souterraine a été réalisée pour drainer les eaux vers le grand collecteur situé sous l'hôtel Timgad (ex-Café riche). Le drainage apparaît comme une solution efficace pour contenir et expulser les eaux souterraines. Ce dispositif a déjà fait ses preuves dans le passé à Oran et Alger.