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Hausse du prix de la pomme de terre: Les spéculateurs pointés du doigt

par Houari Barti

L'Algérie a réussi à exporter 50.000 tonnes de produits agricoles au cours du premier trimestre 2021. Un volume qui traduit la bonne dynamique enregistrée par le secteur au cours de l'année dernière avec l'exportation de 100.000 tonnes de fruits et légumes, et ce, en dépit d'un contexte sanitaire défavorable imposé par la pandémie du Covid-19.

C'est ce qu'a révélé, hier, sur les ondes de la Chaîne 1 de la Radio nationale, le directeur de la protection des végétaux et des contrôles techniques au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Rabah Filali, qui a souligné que la performance de ce premier trimestre 2021 a été rendue possible grâce aux nouvelles facilités accordées aux opérateurs activant dans l'exportation des produits agricoles, notamment au niveau des points de transit et de dédouanement.

M. Filali n'a pas manqué de signaler que la feuille de route adoptée par le ministère de l'Agriculture pour la période 2020-2024 vise à garantir une meilleure production avec les normes de qualité requises à l'international et assurer ainsi au produit agricole national le plein succès sur les marchés étrangers. Un objectif qui nécessite, selon M. Filali, de réglementer le processus, notamment en s'attelant à préparer, au plus vite, les prototypes de contrats devant lier à l'avenir les agriculteurs aux opérateurs chargés de l'exportation des produits agricoles.

S'agissant de la politique actuelle de production des graines de semences, le directeur de la protection des végétaux et des contrôles techniques au niveau du ministère de l'Agriculture a indiqué que son département a adopté une série de mesures visant à diminuer les quantités de semences importées tout en accentuant les efforts pour leur production localement, en leur consacrant des superficies agricoles plus importantes, particulièrement pour les semences de pomme de terre.

Le même responsable a estimé les besoins nationaux en semences de pomme de terre à environ 450.000 tonnes annuellement, dont seules 50.000 tonnes ont été importées l'année dernière, ce qui a permis, a-t-il précisé, d'économiser 30 millions de dollars aux caisses de l'Etat.

Le même intervenant a révélé à ce propos que 80% des terres consacrées à la culture de la pomme de terre, soit une superficie globale comprise entre 150.000 et 160.000 hectares, sont semées avec des semences produites localement. M. Filali a souligné dans ce même ordre d'idées que la semence locale a été cédée aux agriculteurs au prix de 50 dinars le kilogramme, alors que celle de l'importation est vendue à pas moins de 140 dinars le kilo.

M. Filali a, par ailleurs, catégoriquement démenti tout lien entre la récente flambée des prix de la pomme de terre et une quelconque hausse des prix de la semence. Il a expliqué que la pomme de terre actuellement sur le marché a été plantée entre octobre et novembre derniers à partir de semences produites localement, donc la moins chère du marché, mettant plutôt l'accent sur le rôle joué par des parties spécialisées dans la spéculation et le gain facile comme principaux responsables de cette fièvre des prix.