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MC Alger: Bricolage, quand tu nous tiens !

par M. Zeggai

  Décidément, le Mouloudia d'Alger n'est pas encore sorti de l'auberge et continue au fil des années de subir les conséquences de la mauvaise gestion des dirigeants. Parrainé par Sonatrach, le MCA, à la veille de la célébration de son centenaire, continue de susciter moult interrogations pour d'abord expliquer les résultats qui ne sont pas à la hauteur des moyens mis à sa disposition, et surtout déterminer les maux qui rongent le Doyen depuis des années. Aujourd'hui, le MCA est victime de sa popularité et l'engouement qu'il suscite. Paix sociale oblige, des centaines de milliards de centimes qui se sont évaporés ici et là sans aucun contrôle, c'est du jamais vu. Et il fallait s'attendre à une répercussion à cette gestion catastrophique protégée de loin par de hauts responsables de l'ancien pouvoir.

En matière d'instabilité managériale, le MCA a battu le record avec Abdenacer Almas, démissionnaire, 10e président du Doyen en huit ans. Au sein de l'équipe, certains joueurs, avec la complicité d'Omar Ghrib, se sont accaparés du pouvoir en instaurant un climat malsain, des clans et des réflexes indignes de joueurs prétendus professionnels. Aussi, le MCA est en train de payer au prix fort les ingérences d'une certaine presse dans le recrutement des joueurs et des entraîneurs. Aujourd'hui, le public des «Vert et Rouge» exige la libération de leur club. C'est du moins ce qui ressort du dernier sit-in de protestation des supporters.

Nombreux sont ceux qui se sont exprimés par chants et slogans leur colère et déception contre la gestion que certains estiment carrément «mauvaise» et qui n'est pas conforme avec la grandeur du MCA qui est victime de décisions irréfléchies sans aucun fondement.

Exemple: l'entraîneur Nabil Neghiz, pour lequel on n'a pas tari d'éloges, a été limogé avant qu'il ne revienne aux commandes. Cette confusion, décidée par la direction, a eu un impact négatif sur les joueurs qui veulent imposer leur diktat, notamment les anciens. «Libérez le Mouloudia», c'est le slogan scandé par les fans qui signifie clairement le départ de la société nationale pétrolière Sonatrach, actionnaire majoritaire du MCA. Les changements à la tête du Doyen, les promesses et les milliards de centimes injectés chaque saison n'ont jamais suffi pour concrétiser un projet sportif avec des infrastructures dignes d'un des plus grands clubs d'Algérie. A présent, c'est le même scénario des années précédentes qui se reproduit.

Au lendemain de la démission d'Almas, c'est Amar Brahmia qui a été nommé au poste de président. Cette décision a provoqué la réaction des fans du club algérois qui sont sortis dans les rues de Bab El-Oued afin de demander un changement radical. Alors, comment peut-on sortir le grand MCA de ce labyrinthe ? Instaurer des cellules de contrôle des deniers publics, effectuer une véritable révolution au sein de l'effectif pour mettre fin aux anciens réflexes qui ont «tué» le Mouloudia, mettre en place une commission de discipline composée d'anciens joueurs répondant aux critères recherchés pour bannir à jamais ces joueurs décideurs. Elaborer des mécanismes d'un projet sportif pour assurer l'avenir. Comme l'a si bien dit Abdelkader Drif, l'emblématique président du club, le Doyen a besoin des hommes compétents, de connaisseurs et surtout des serviteurs qui aiment le Mouloudia et non pas des solutions de bricolage. Ne dit-on pas que «l'argent ne fait pas le bonheur».