Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Présence de la méduse «galère portugaise» sur la côte oranaise: La direction de la pêche met en garde

par J. Boukraa

La prolifération d'un organisme marin dangereux connu sous le nom la galère portugaise (Physalia physalis) sur les côtes de l'Ouest commence à inquiéter de plus en plus.

Après les appels à la vigilance, lancés par des associations ou des acteurs de la préservation de l'environnement, c'est au tour de la direction de la pêche et des ressources halieutiques d'Oran de monter au créneau pour alerter l'opinion public sur les graves conséquences que peuvent provoquer son contact. L'alerte a été donnée par la direction de la pêche suite à la découverte de cette espèce dangereuse voire mortelle au niveau de la baie des Andalouses. Dans ce contexte, un appel à la vigilance a été lancé aux professionnels de la pêche. Ces derniers sont appelés à prendre toutes les précautions nécessaires et de signaler toute apparition de cet organisme et éviter tout contact avec cette « méduse ».

La présence de cette méduse fortement toxique a été constatée fin du mois de mars au niveau de la côte oranaise. Ces galères portugaises « Physalia physalis » ont été découvertes pour la première fois en Algérie le mois dernier. Les physalies vivent habituellement dans les mers tropicales et subtropicales mais peuvent être déportées par les vents sur de longues distances notamment vers les côtes européennes où l'on assiste certaines années à des échouages massifs. L'envenimation par cette espèce se traduit par une douleur intense, accompagnée de multiples symptômes : douleurs musculaires locales ou généralisées, gêne respiratoire, crise hémolytique aiguë et défaillance rénale. Les conséquences d'un contact avec l'homme semblent cependant varier d'un individu à l'autre. En tout cas, il ne faut la manipuler sous aucun prétexte. Les spécimens de grande taille peuvent dans certains cas être responsables d'envenimement mortel.

Le contact avec une physalie provoque une douleur intense immédiate, des zébrures de la peau et des démangeaisons. Après un délai de quinze minutes à une heure, des signes généraux de gravité variable peuvent se manifester: nausées, vomissements, accélération du pouls, douleurs dans la poitrine et l'abdomen, difficultés respiratoires, douleurs musculaires et articulaires, malaise, vertiges, fièvre. Même morte échouée sur la plage, le pouvoir irritant de ses tentacules reste intact.

Des spécimens auraient été également découverts au niveau de quelques plages à l'Est du pays. La présence de Physalia physalis en Méditerranée est tout à fait exceptionnelle. L'hypothèse d'une éventuelle reproduction de Galère portugaise dans nos eaux reste à prouver, d'autant que cette espèce n'est pas adaptée à la Méditerranée. En effet, il ne s'agirait pas d'une méduse, mais de siphonophores marins. C'est-à-dire que la Physalia physalis représente un ensemble d'organismes vivant en colonie. Pour rappel, cette méduse dangereuse a aussi atteint les plages tunisiennes via le détroit de Gibraltar et elle a été aperçue récemment en Italie.