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JS Kabylie: Des ambitions revues à la baisse

par Adjal Lahouari

En s'inclinant jeudi soir à Sétif, la JSK a compromis ses chances de disputer le titre et devra, dans le meilleur des cas, se contenter d'une place d'honneur. Car, au rythme des surprises et des défaillances répétées des supposés favoris au départ de la compétition, les pronostics actuels sont fragiles. Outre les matches en retard, il reste encore les 19 rencontres de la phase retour où plusieurs clubs sont encore en mesure de participer à la course au titre. Sur la base de l'inconstance chronique de la plupart des clubs, des surprises ne sont pas à écarter. A titre d'exemple, qui aurait prédit que le CSC, dix-neuvième au terme de la dixième journée, camperait aujourd'hui au septième rang ? Les Constantinois ont aligné sept victoires et deux nuls, ne concédant qu'une seule défaite.      

Quant à la JSK, son parcours aura été plus fluctuant, de la 18ème à la 4ème place (meilleur classement après la douzième et seizième journée), sans parvenir à se hisser sur le podium.

A l'instar de la plupart des clubs de Ligue 1, le club le plus titré d'Algérie n'a pas les moyens d'attirer des cracks comme le réclament ses supporters. Le président Mellal a recruté en fonction des moyens disponibles, ce que les fans n'ont cessé de lui reprocher, arguant que la JSK est un club destiné à toujours disputer les titres, alors que ses opposants l'accusent d'être à l'origine de l'instabilité de la barre technique. Avec les grèves des joueurs et les rumeurs annonçant le départ de l'entraîneur français Denis Lavagne, on doit bien reconnaître que la légendaire sérénité de la JSK fait partie du passé. Avec de telles données et dans un tel contexte, il ne fallait pas s'attendre à des miracles de la part d'un effectif de niveau moyen. Et encore, le parcours en coupe de la CAF pourrait être considéré comme une performance, surtout après avoir contré le tenant du trophée, la Renaissance de Berkane. « A l'impossible, nul n'est tenu », selon le proverbe.

Donc, les ambitions sportives sont à la baisse au train où vont les choses. L'effectif actuel de la JSK est constitué par des jeunes sans expérience ciblés par le président Mellal et dont les limites sont visibles. En revanche, on doit souligner à leur crédit leur volonté et leur détermination d'honorer le maillot qu'ils portent. Sauf que ces vertus, aussi dignes de considération qu'elles soient, ne suffisent pas face à des adversaires beaucoup mieux nantis en joueurs de talent et en moyens financiers. Cela s'est vérifié face à une ESS pourtant pas à son réel niveau. En outre, il faut souligner, qu'en mettant au repos six titulaires, Lavagne a fait un choix clair, celui de préserver ses joueurs pour le match face à Coton Sport, ce qui laisse supposer qu'il ne croit plus aux chances de son équipe en championnat national. Malgré les promesses répétées de ce technicien, la construction du jeu, base essentielle du football, laisse toujours à désirer.

Les enchaînements ont fait défaut ainsi que les tirs au but, et cela depuis trois rencontres consécutives selon les observations des médias. Le coach français a visiblement tenté d'arracher le nul avec le dispositif mis en place, sachant, bien sûr, que les Sétifiens étaient contraints d'attaquer. En première période, le score blanc lui a fait croire que c'était le bon choix. Ce n'est qu'après avoir encaissé le but inscrit par le défenseur sétifien Bekakchi que Lavagne a effectue trois changements pour aller taquiner la défense locale compacte qui a justifié son statut de plus sûre de la Ligue 1. Solide en défense avec l'excellent gardien Benbot, la JSK souffre du manque de buteurs, les plus «efficaces», Bensayah et Hamroune, n'ayant que trois buts à leur actif. La faible moyenne, un but par match, s'explique par les six scores blancs, alors qu'il y a eu à six reprises un seul but. Voulant renforcer ce secteur- clé, le président Mellal a été doublé par les dirigeants du CRB qui ont fait une meilleure offre à l'attaquant de l'O.Médéa, Khalffallah. Un coup d'œil au calendrier laisse supposer que la phase retour ne s'annonce pas facile pour les Canaris.

Déjà, à domicile, où ils ont été parfois fébriles, ils accueilleront trois cylindrées, le MCO, le MCA et l'ESS. A l'extérieur, ce sera plus ardu avec des sorties à Alger (CRB, USMA, PAC), mais aussi à Béchar (JSS) et à Constantine face à un CSC, déjà surprenant vainqueur à Tizi-Ouzou. Certes, il n'y a pas le feu à la maison, mais les coéquipiers de Benbot sont tenus de faire front face à ces épreuves pour espérer décrocher une place dans le groupe de tête qui leur permettrait de participer à une compétition continentale. C'est le défi qu'ils ont le devoir de relever.