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Tlemcen - Ansej : des transporteurs réclament l'effacement de leurs dettes

par Khaled Boumediene

Les jeunes ayant bénéficié ces dernières années de véhicules de transports (Peugeot Boxer), dans le cadre du dispositif d'aide à l'emploi des jeunes (ANSEJ), sont confrontés à des pannes fréquentes de leurs motorisations diesel et à des problèmes techniques récurrents.

En effet, tout le monde a dû remarquer les queues formées chaque jour devant les garages de réparation mécanique. A vrai dire, le rêve a tourné au cauchemar pour ces nombreux jeunes. «Tout est perdu pour moi et pour mon projet de transporteur public dont j'avais bénéficié auprès de l'ANSEJ en 2012 ! Mon véhicule Peugeot Boxer de 130 chevaux m'a coûté environ 243 millions de centimes, mais je n'arrive plus à travailler avec en raison des pannes répétitives ! Au début j'ai commencé à faire le transport public avec mon véhicule, mais après une année, les problèmes des pannes de turbo, de pompe à l'huile et des injecteurs ont commencé. Ces organes ne résistent pas aux contraintes plus importantes de pression d'injection et de turbo, de régime moteur et de couple, selon mes informations. J'ai ouvert le moteur après avoir circulé quelques 110 000 kilomètres. Je l'ai ouvert deux fois et j'ai découvert que le demi-moteur du bas est de marque Ford. Celui du haut est de marque Peugeot. Mon véhicule n'est aujourd'hui qu'une épave garée devant le garage du mécanicien. Les pièces coûtent très cher, je suis devenu un chômeur embarrassé et endetté ! », se plaint Kheir-Eddine Khenafou, un jeune de Hennaya. De son côté, le jeune Nasreddine Belmahi de Tlemcen explique que « le turbocompresseur de Peugeot Boxer coûte près de 22 millions de centimes chez la maison Peugeot. Chez les vendeurs de pièces détachées, on le retrouve à 14 millions de centimes mais il n'est pas d'origine. Moi ça fait à peine 4 à 5 mois que j'ai changé un turbocompresseur et voilà je suis revenu chez le mécanicien pour remettre un autre. Si le turbo est endommagé c'est tout le moteur qui coule ! Les frais de réparation peuvent facilement aller jusqu'à 80 millions de centimes ! J'ai également changé le démarreur made in Germany après avoir roulé quelques 13 000 kilomètres. Est-il normal qu'un véhicule tout neuf commence à perdre de l'huile à seulement 6 000 kilomètres de circulation ? Ça m'est arrivé à moi ! J'ai payé près de 130 millions de centimes rien que pour les pannes. Je lance un appel au président de la République pour trouver des solutions à tous les jeunes qui sont dans cette situation critique. Je veux une commission d'enquête ou des experts spécialisés dans ce domaine pour faire leurs constations sur tous ces types de véhicules. Je veux un véhicule sûr et de bonne qualité pour continuer à travailler ! Je ne sais vraiment pas comment faire face aux remboursements de mes dettes bancaires. Il y a aussi les frais des cotisations de la CASNOS et des pénalités à supporter, et des vidanges à faire chez le concessionnaire qui reviennent très cher ! C'est impossible de payer ces charges, c'est très lourd pour moi, car j'ai trop dépensé pour réparer mon véhicule. Je demande l'effacement de mes dettes à moi et à tous les jeunes en difficulté. Les jeunes propriétaires de véhicules utilitaires de type Volkswagen de 130 chevaux qui ont eu un problème de joint de culasse ont été tous indemnisés, pourquoi pas nous ! ».

A la cité de la gare de Hennaya, une dizaine de véhicules sont garés depuis plusieurs mois devant le garage d'un mécanicien. « C'est un vrai problème qui se pose aux jeunes de l'ANSEJ qui sont dotés de véhicules de marque Peugeot Boxer pour travailler dans les transports publics. Les pièces coûtent très cher! Ces véhicules sont fragiles et il leur faut du carburant super pour pouvoir rouler et non du gasoil », affirme ce mécanicien.