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Equipe nationale: Place au défi du Mondial-2022

par Adjal Lahouari

Lorsqu'une équipe s'impose par cinq buts d'écart sans encaisser aucun de l'adversaire, les médias espagnols disent que c'est une « manita » (une main et les cinq doigts). Sans l'excellente prestation de leur gardien Dambée, les Botswanais seraient repartis avec une double « manita » sans que personne, et notamment leur entraîneur algérien Adel Amrouche, ne trouve à redire. Avec 78% de possession du ballon en première mi-temps et 69% en seconde période, les Verts ont monopolisé le ballon et dominé leurs adversaires la plupart du temps cantonnés dans leur périmètre.

Comme c'est souvent le cas, l'équipe regroupée dans son camp complique la tâche de son adversaire qui a du mal à franchir le double rideau défensif. C'est l'image phare de ce match où, paradoxalement, le joueur Botswanais le plus en vue n'était autre que le gardien qui a limité les dégâts avec audace et un brin de réussite. Mais dans le football, il y a une vérité qui saute aux yeux dont les Botswanais ont en fait la douloureuse expérience. Face à des Fennecs dominateurs, les « zèbres » ont beaucoup couru, laissant l'essentiel de leurs réserves physiques au cours du premier half. S'ils avaient réussi à annihiler les essais des attaquants algériens, ils ont encaissé le premier but venu de la part d'un adversaire, en l'occurrence le défenseur Zeffane, qui ne représentait pas un danger pour eux.

On s'attendait à ce que les Verts corsent l'addition après cette réalisation.

Ça n'a pas été le cas puisque le gardien Dambée s'est érigé en « mur » face aux multiples tentatives des Mahrez, Slimani, Feghouli et Benrahma. De sorte que le premier but inscrit n'a pas reflété la physionomie d'une première période à sens unique. Il faut souligner, qu'en raison de regroupement des Botswanais, les Algériens, afin de « casser » la première ligne défensive, ont parfois opté pour les passes en profondeur hélas le plus souvent mal dosées. La délivrance n'est venue qu'après le second but signé Feghouli grâce à un exploit de Mahrez. Les rentrées simultanées de Belaili, Bounedjah et Boulaya, trois joueurs offensifs, se sont avérées bénéfiques pour l'EN. Après le pénalty transformé par Mahrez, ce fut une pluie d'occasions dont la plupart échouèrent face à un gardien en grande forme. Cependant, Bounedjah a fini par le prendre en défaut avant que Boulaya ne l'imite, donnant à ce match un « tarif » plus conforme à sa physionomie générale.

Il faut dire que les Botswanais ont mis du cœur à l'ouvrage et une agressivité prévisible de la part d'une équipe éliminée avant le coup d'envoi du match et qui a déjà fait des siennes au match aller. Ce qui est réconfortant, c'est que le gardien Oukdja a passé une soirée tranquille. Il faut dire que le quatuor défensif algérien a veillé au grain bien soutenu, il est vrai, par la paire Bennacer-Zerrouki. Cette victoire est bonne à prendre pour de nombreuses raisons. Elle conforte Belmadi dans ses choix de joueurs et dans sa philosophie de jeu. Il a lancé un message très clair à tous les joueurs, mettant l'accent sur « une concurrence perpétuelle » à tous les postes. Quoi qu'il en soit, l'équipe nationale se rapproche du record détenu par la Côte d'Ivoire (26 matches), mais c'est un aspect secondaire par rapport au véritable objectif, celui d'étoffer un effectif où les postes seront tous doublés afin d'être au rendez-vous du Qatar.

Désormais, le sélectionneur axera sa réflexion sur les joueurs les plus méritants pour aller chercher le billet qualificatif pour le Mondial-2022. Mais visiblement, il faudra prendre garde au travail de coulisses de la part de certains dirigeants installées dans les rouages de la CAF qui, sans état d'âme, vont tout faire pour compliquer la tâche de l'Algérie lors des prochaines éliminatoires. Déjà, l'arbitrage a commencé son travail de sape, à Lusaka et à Blida.

A ce propos, les déclarations de Belmadi et de Benlamri sonnent comme un avertissement à prendre sérieusement en compte par le successeur de Kheireddine Zetchi, qui ne va certainement pas chômer.