Les propos prêtés au
président français Emmanuel Macron concernant l'envoi de troupes de l'Armée
algérienne au Sahel, ont suscité une vive polémique dans les médias et sur les
réseaux sociaux. Dans un communiqué de l'ambassade de France en Algérie,
adressé à notre rédaction, il est fait état d'un démenti formel au sujet des «
fausses accusations qui circulent sur les réseaux sociaux concernant des propos
prêtés au président de la République française ». L'ambassade
de France en Algérie précise dans son communiqué que « lors de la conférence
des chefs d'Etat des pays membres du G5 Sahel, le président Macron n'a jamais
affirmé que l'Algérie avait pris l'engagement d'une intervention militaire dans
le cadre de cette force », ajoutant que le président français « s?est félicité
du réengagement politique de l'Algérie suite à la tenue de la réunion du comité
de suivi de l'accord d'Alger à Kidal le 11 février, réunion à laquelle
Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des
Affaires étrangères, a participé », souligne l'ambassade de France dans son
communiqué. La question de l'envoi de troupes de l'Armée algérienne en
dehors des frontières avait suscité une vive polémique en Algérie, sur les
réseaux sociaux notamment. Le ministère de la Défense nationale (MDN) avait
officiellement réagi en publiant un démenti le 21 février dernier, dans lequel
il a démenti les allégations concernant la participation de l'Armée nationale
populaire (ANP) à des missions militaires en dehors des frontières algériennes
sous le chapeau de puissances étrangères dans le cadre du G5 Sahel. « Certaines parties et porte-voix de la discorde ont relayé via
leurs pages et comptes subversifs sur les réseaux sociaux des allégations
dénuées de tout fondement, proférant que les actions et les opérations menées
par l'institution militaire, au niveau interne et externe, répondent à des
agendas et des instructions émanant de parties étrangères, et que l'ANP
s'apprête à envoyer des troupes pour participer à des missions militaires en
dehors de nos frontières nationales sous le chapeau de puissances étrangères
dans le cadre du G5 Sahel, ce qui est faux et inadmissible. Des intox
qui ne peuvent provenir que d'ignares à la solde des services du Makhzen
marocain et sionistes », avait précisé le MDN dans son communiqué. Le MDN avait
également rappelé que « la participation de l'Armée nationale populaire en
dehors des frontières du pays relève de la décision du peuple algérien,
conformément aux dispositions de la Constitution de la République ». Le
président Tebboune, a lui, aussi, réagi, lundi dernier,
à cette question, déclarant que l'Algérie «n'allait pas envoyer ses troupes au
Sahel et qu'elle n'était pas disposée à envoyer ses enfants à l'étranger pour
se sacrifier pour autrui ». Le chef de l'Etat, lors d'une entrevue accordée à
des médias nationaux, avait également indiqué que « l'Algérie est une véritable
force de frappe en Afrique. Notre armée est forte et nous avons réussi à
préserver notre prolongement en Afrique et ailleurs. Il n'est pas question
d'envoyer les enfants du peuple pour se sacrifier pour autrui », a-t-il déclaré. «Cette décision sera prise en cas de besoin
de dissuasion », a expliqué le président Tebboune,
soulignant que « la France connait très bien la forte influence de l'Algérie en
Afrique », relevant que la « doctrine de l'Algérie repose sur un travail pour
asseoir la démocratie et aider à l'édification des Etats ». « Nous sommes une
puissance régionale reconnue et des partenaires dans la résolution des crises
en Libye et au Mali et ailleurs ; l'Algérie n'a jamais usé de son influence en
Afrique, ni sur le plan économique ni sur le plan politique », avait indiqué le
chef de l'Etat.