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Le squat à répétition irrite les communaux: Des logements réalisés il y a plusieurs années à l'abandon

par D. B.

Le squat à répétition des logements destinés aux communaux n'a pas été sans susciter la colère des travailleurs et des syndicalistes qui attendent depuis plusieurs années la distribution de ces logements, aujourd'hui presque à l'abandon. « Des logements ont été squattés une nouvelle fois à Haï Salam et d'autres sont squattés depuis novembre dernier à Haï Bouamama et aucune réaction des responsables concernés. Nous avons pourtant alerté tous les services concernés mais rien n'a été fait », assure M. El Arbi Mokhtar, membre du syndicat des communaux. Ce dernier indique que les communaux ont bénéficié d'un programme de 114 logements répartis sur quatre sites, qui ont été achevés depuis plusieurs années mais qui n'ont toujours pas été attribués à leurs bénéficiaires. « Ces logements devaient être distribués en 2014, mais l'administration avait annoncé à l'époque que plus de 3.000 demandes avaient été déposées et qu'il était impossible de procéder à la distribution, vu que la demande dépassait de loin l'offre. Depuis ces logements sont livrés au squat et au pillage », assure le même interlocuteur. Ce dernier signale que les travailleurs avaient bénéficié d'une parcelle de terrain à Cheklaoua pour la réalisation de logements, mais que cette assiette a été finalement transférée à l'OPGI pour la réalisation d'un important programme de logements. « En contrepartie de l'assiette foncière, nous avons demandé un quota de logements pour les travailleurs, mais nos doléances sont restées vaines », ajoute M. El Arbi. Le squat à répétition relance le débat sur les logements réalisés par la commune depuis plusieurs années et qui n'ont toujours pas été attribués à leurs bénéficiaires. C'est le cas de plus d'une centaine de logements réalisés au niveau du Bd de l'Industrie au centre-ville, à Boulanger, à Bouamama et St Hubert.

Des travailleurs et des syndicalistes de la commune d'Oran avaient interpellé le maire d'Oran pour se pencher en urgence sur le problème lié à ces logements qui ont été réalisés pour certains il y a plus de 10 ans mais qui n'ont pas été distribués. Abandonnés, ces logements ont à maintes reprises fait l'objet de vols. En effet, et selon nos interlocuteurs, en l'absence de gardiennage, des intrus se sont introduits à l'intérieur de certains logements et ont tout emporté : portes, fenêtres, tuyauterie, lavabos, entre autres. « Alors que des centaines de cadres et travailleurs attendent un logement depuis plusieurs années, des logements neufs sont laissés à l'abandon », affirment notre interlocuteur. Ce dernier signale que si aucune décision n'est prise dans les plus brefs délais, ces logements risquent d'être squattés définitivement.

Des élus de l'APC affirment de leur côté que l'ex-wali d'Oran avait donné son aval aux responsables de la commune pour l'élaboration d'une liste de bénéficiaires, mais jusqu'à présent rien n'a été fait. Pourtant, une rencontre exclusivement consacrée au problème des programmes de logements des communaux s'est tenue il y a plus de trois années au siège de l'APC. Cette rencontre regroupant les élus et les membres du conseil syndical ainsi que le secrétaire général de l'APC, des directeurs de divisions et de délégations communales avait permis de faire un point de situation sur ces programmes et les dispositions prises pour leur attribution. Cette rencontre intervient en application de l'instruction ministérielle n°140 du 20 novembre 2016 émanant du ministère de tutelle et les directives de l'ex-ministre de l'Intérieur, M. Noureddine Bedoui, pour débattre de la situation des logements communaux et les perspectives de leur attribution. Les présents avaient examiné au cours de cette séance de travail tout le programme en tenant compte du quota déjà réalisé ou en voie d'exécution. Il faut signaler que le conseil syndical de la commune d'Oran ne cesse d'interpeller les responsables concernés pour distribuer ces logements dans les plus brefs délais.