L'implication
des associations dans la restauration du vieux patrimoine bâti serait-elle une
action salvatrice pour sauver des sites historiques qui tombent en ruine malgré
les tentatives initiées par les pouvoirs publics ? La problématique de
sauvegarde du patrimoine bâti, qui a été abordée dans son volet technique,
laissant de côté son aspect artistique et sa notion sociale, à travers
l'engagement d'opérations de restauration de façades architecturales, a été un
échec lamentable, preuve en est ces «anciennes villes», dont les bâtisses ne
s'arrêtent plus de s'écrouler les unes après les autres. On reconnaît
implicitement aujourd'hui que la situation de la Casbah, à Alger, s'est
aggravée et compliquée davantage après le lancement des opérations de réaménagement
en 1985 et le début des opérations de maintien non étudiées, voire non
conformes aux normes par les entreprises d'entrepreneuriat. Cela a conduit à la
démolition des quartiers et de lots en entier au niveau de la Casbah, devenus
des espaces vides toujours pas aménagés malgré leur valeur historique. Le même
massacre est vécu ailleurs, pratiquement dans toutes les villes qui possèdent
un patrimoine séculaire, à cause de ces entreprises qui ont pu arracher des
marchés importants sans faire valoir aucune expérience dans le domaine de la
protection et la conservation du patrimoine bâti. Un immense gâchis, souvent
irrécupérable. Mais on peut toujours sauver des sites qui résistent encore à
l'usure du temps. C'est dans ce cadre que l'implication des associations
s'avère primordiale. Car, les associations en activité dans ce créneau
regroupent généralement des connaisseurs de l'histoire de ces anciens sites et
peuvent de ce fait constituer de véritables partenaires des pouvoirs publics.
Encore faut-il qu'elles soient sérieusement écoutées et suivies dans leur
proposition. Comment parvenir à cet état de partenariat entre les associations
et l'Etat dans ce domaine de la sauvegarde du patrimoine bâti ? Certes, la loi
renforce le rôle des associations dans tous les domaines, mais n'est-il pas
indispensable de créer un nouvel environnement législatif pour une meilleure
maîtrise de la gestion de ce dossier ? Car, parler de l'implication des
associations dans les opérations de restauration du patrimoine bâti sans aller au
fond des choses, en les laissant subir les humeurs des responsables en place,
c'est comme prêcher dans un désert. D'autres pays, qui ont instauré un
partenariat avec des associations impliquées dans la sauvegarde du patrimoine
bâti et monuments n'ont pas hésité à joindre les mots aux actions, en leur
apportant un soutien financier selon un cahier des charges lié aux efforts
déployés dans ce cadre, et signant avec elles des conventions relatives à des
projets conformes à l'intérêt général dans ces contenances historique, culturel
et touristique. L'implication des associations dans cette œuvre de restauration
du patrimoine bâti, revendiquée par les concernés, est impérative. Reste
seulement aux pouvoirs publics de codifier cette implication par des textes réglementaires
adéquats qui puissent garantir le résultat.