Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Selon le président du Front El Moustakbel : La dissolution du Parlement est imminente

par El-Houari Dilmi

« Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s'apprête à annoncer des décisions importantes, dont la dissolution du Parlement qui pourrait intervenir le 18 février en cours », a indiqué, hier dimanche, le président du Front El Moustakbel, Abdelaziz Belaïd, au lendemain de l'audience que lui a accordée le chef de l'Etat.

«L'une des décisions principales est celle d'aller vers des élections législatives anticipées et le changement de gouvernement pour traduire, dans les faits, la volonté populaire», a encore affirmé l'ancien candidat à la présidentielle de décembre 2019, Abdelaziz Belaïd, dans une déclaration à la presse, au terme de cette audience. Après avoir écouté «les éclaircissements et l'analyse approfondie de la situation par le président de la République», le président du Front El Moustakbel a fait part de son avis et de celui de son parti concernant tous les points abordés. Affirmant être «très optimiste» après cette audience, au vu de ce qu'il avait ressenti chez M. Tebboune, comme «une forte volonté de résoudre, à l'avenir, tous les problèmes en suspens». «Le chef de l'Etat fait montre d'une réelle volonté de changer beaucoup de choses dans le pays», a expliqué le président du Front El Moustakbel, ajoutant que le président de la République «suivait de près l'évolution de la situation dans le pays malgré sa maladie», a-t-il souligné. «Le président travaille pour l'instauration de l'Algérie nouvelle dont les premiers contours commencent déjà à se dessiner», a-t-il indiqué. «L'Algérie venait de sortir de sa crise politique quand elle a dû faire face à la crise sanitaire mondiale, mais cela n'a pas empêché le pays d'aller de l'avant et de commencer à percevoir des changements positifs, sur le terrain de la réalité», a encore estimé Abdelaziz Belaïd, dénonçant, au passage ce qu'il a qualifié «d'agissements négatifs de certaines personnes», appelant à mettre «les intérêts de l'Algérie au-dessus de toute considération». Explicitant sa pensée, le président du Front El Moustakbel a indiqué que sa formation politique cherchait à «préserver la stabilité du pays», parce que selon lui, «des parties étrangères veulent porter atteinte à la stabilité du pays» ajoutant que «l'heure a sonné pour les différents partis politiques d'assumer leurs responsabilités».

Clarifiant la position de sa formation politique à l'égard de la situation actuelle du pays, Abdelaziz Belaïd a indiqué que son parti, depuis sa création, «a toujours pris part aux différentes élections et consultations populaires, le plus important, pour nous, comme pour tous les autres, est de travailler à servir les intérêts supérieurs du pays», a-t-il affirmé. «Nous aimons tous l'Algérie, chacun à sa manière, en dépit de la diversité des points de vue et des programmes de chaque parti politique, l'essentiel, c'est de travailler tous ensemble pour une Algérie nouvelle que nous voulons concrétiser dans les faits», a-t-il estimé.

Pour le président du Front El Moustakbel, le chef de l'Etat «n'est pas satisfait du rendement d'une partie du staff gouvernemental», révélant que lui-même a dit au président qu'il «n'était pas possible d'arriver à des résultats probants avec l'actuelle équipe gouvernementale», a-t-il affirmé.

Au sujet d'un éventuel remaniement gouvernemental, Abdelaziz Belaïd a indiqué «qu'aucune date n'a été avancée par le Président Tebboune», ajoutant qu'il était «difficile de fixer une échéance précise, au vu des prochains rendez-vous importants que s'apprête à vivre le pays, comme les élections législatives anticipées», a-t-il indiqué. «Logiquement, nous nous dirigeons vers un gouvernement de coalition nationale», a estimé le président du Front El Moustakbel».

Pour sa part, le président de Jil Jadid, Sofiane Djilali, a indiqué que sa rencontre avec le président de la République «intervient dans le cadre du dialogue politique» et a permis d'évoquer «un nombre important de dossiers», soulignant que le pays passait actuellement par «une importante étape». Outre «les élections législatives, les préparatifs y afférent et le code électoral», cette audience a été l'occasion, selon M. Sofiane, d'aborder «nombre de dossiers intéressant le citoyen algérien, à l'instar de la bureaucratie et des problèmes relatifs à l'administration, l'investissement, l'emploi, l'habitat et le développement». Sofiane Djilali a insisté sur l'importance de «sortir rapidement de l'organisation des questions politiques pour élire un Parlement représentant le peuple et des assemblées locales qui soient le fruit d'élections propres». Il sera question après de «se lancer dans le processus d'édification en s'attaquant aux problèmes majeurs ayant trait au développement du pays, la création d'une économie forte et l'augmentation du pouvoir d'achat du citoyen», a-t-il ajouté. Pour le président du «Mouvement El-Bina», Abdelkader Bengrina, l'entrevue avec le chef de l'Etat «a permis d'évoquer le 2ème anniversaire du Hirak populaire et de mettre l'accent sur la nécessité de rétablir la cohésion entre tous les Algériens», a-t-il déclaré. Abdelkader Bengrina a également indiqué avoir débattu avec le président de la République du «déficit dont souffrent plusieurs départements ministériels et de la possibilité d'opérer des remaniements que le président de la République estime appropriés au service du peuple algérien». Les discussions ont porté, entre autres, sur «les menaces qui portent atteinte à la souveraineté nationale et sur certaines parties algériennes qui pourraient servir d'outil d'atteinte à la souveraineté nationale, sciemment ou inconsciemment», a-t-il ajouté.

Plusieurs dossiers à même de «réparer les injustices faites aux citoyens, de relancer la scène politique, de dissoudre le Parlement, d'organiser des élections et de réviser du code électoral» ont été les autres points évoqués par le président du Mouvement El-Bina avec le chef de l'Etat.