Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Des dettes qui dépasseraient les 481 milliards de centimes: Les déboires financiers de la commune d'Oran

par Houari Barti

Les déboires financiers de la commune d'Oran émergent désormais au grand jour. Sous-traitants privés et publics, notamment ceux chargés de la collecte des ordures ménagères, concessionnaires de réseaux (Sonelgaz, SEOR) et fournisseur de carburant et de lubrifiants (Naftal) réclament tous leurs dus. Des dettes globales qui sont estimées, selon des sources dignes de foi, à pas moins de 481 milliards de cts.

Mêmes les cotisations auprès de la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (CNAS) ne sont plus versées, selon certaines indiscrétions. Une situation qui risque, à terme, de compromettre davantage la qualité des services assurés par la collectivité, mais surtout bousculer l'équilibre fragile du front social. La nouvelle grève des concessionnaires privées de la collecte des ordures ménagère, toujours en cours, est une parfaite illustration des manifestations que peut prendre ce problème des dettes impayées, avec toutes les conséquences qu'on peut imaginer sur la situation sanitaire de la ville et des citoyens. Il est à noter à ce titre que les créances des concessionnaires privés de la collecte représentent pas moins de 30 milliards de centimes rien que pour l'exercice 2020. Sans compter les créances au titre des années précédentes, dont 7 milliards qui remontent à 2019.

A ce propos, le directeur de la Division d'hygiène et d'assainissement (DHA) M.Rihi avait affirmé récemment que «les concessionnaires seront payés suite à la décision prise lors de la réunion tenue entre le DAL et la directrice des finances jeudi dernier. Une réunion lors de laquelle il a été convenu de payer les dettes que l'APC doit aux concessionnaires au titre de l'année 2019 et qui s'élèvent à 7 milliards de centimes.» Il s'agit de 07 concessionnaires qui n'ont pas encaissé 9 mois de l'exercice de 2019, alors que 35 autres ont des dus de 03 mois pour la même année et 25 qui ont 05 mois impayés, ce qui fait au total 07 milliards de dettes, avait-il détaillé. Le directeur de la DHA avait également affirmé que même les dettes de l'exercice 2020 estimées à 30 milliards seront réglées. «C'est par le peu de moyens de la commune que nous procédons à la collecte d'ordures ménagères, on a programmé 4 rotations par jour est ce n'est pas suffisant», avait par ailleurs indiqué le directeur de la Division d'hygiène et d'assainissement (DHA) M.Rihi.

Mais même ce «service minimum» ne pouvait être assuré convenablement faute de carburant, dont Naftal aurait décidé d'en interrompre la fourniture pour protester contre le défaut de paiement de ces créances qui remontent selon certaines indiscrétions à 2014 ! La même situation prévaut auprès de Sonelgaz qui assure la fourniture de l'électricité et du gaz pour le compte de la commune pour faire fonctionner les écoles, les mosquées et les différents sièges et services de l'APC. Le montant global de la facture des créances réclamées par Sonelgaz auprès des communes d'Oran et de Bir El Djir dépasserait les 45 milliards de centimes, représentant un cumul d'impayés depuis l'année 2016. Idem pour la SEOR dont le montant des créances auprès de l'APC d'Oran représenterait quelque 24 milliards de cts au titre de plusieurs années cumulées.

Cependant, cette question des dettes de la commune d'Oran reste adhésivement liée à celle de ses créances dont elle peine sérieusement à en assurer le recouvrement, plus particulièrement au cours des deux dernières années. En dépit d'une relative embellie constatée fin 2018-début 2019 en matière de recouvrement des recettes au titre de ses produits domaniaux, notamment, la pandémie du Covid-19 avec ses conséquences désastreuses en la matière a vite fait de replonger la trésorerie communale dans ses travers. Mais la crise pandémique n'explique pas tout et ne peut, en aucun cas, occulter les nombreuses tares caractérisant le système de recouvrement communal. Un système que d'aucuns estiment bureaucratique, obsolète et surtout allergique au changement.