Zaoui
Mohamed, le talentueux joueur et porte drapeau de la JSM Tiaret, est gravement
malade depuis plus d'une dizaine d'années dans l'indifférence générale. Un
garçon aux qualités morales irréprochables, aimé de tous, et après presque
quarante ans de carrière sportive et un itinéraire honorable, il se retrouve
aujourd'hui seul face à la maladie, lui qui a cumulé plus d'une dizaine de
blessures sur différentes parties de ses membres inférieurs, pour défendre,
haut et fort, les couleurs d'Ezzerga. Né en 1959, le
Pelé tiarétien réussira de véritables prouesses dans
sa carrière de footballeur, puisqu'il jouera aux cotés des Tahar Benferhat, Laribi Abdelkrim (Krimo) et autres frères Banus,
alors qu'il avait à peine 17 ans. Sollicité par de nombreux clubs prestigieux
pendant toute sa carrière, Zaoui Mohamed restera
proche du club de ses premières amours dans la descente aux enfers, ces
dernières années. Atteint au moral et découragé par l'ingratitude des gens, Zaoui Mohamed avait, un moment, préféré quitter Tiaret, sa
ville natale, pour aller trouver de l'aide ailleurs, lui qui a tout donné,
jusqu'à sa santé, à la JSM Tiaret, sans rien avoir reçu ni réclamé en retour.
Mais aujourd'hui, son « cas social » suscite une vive émotion à Tiaret, mais
aussi dans d'autres régions du pays comme la capitale de l'Ouest Oran, où il a
évolué dans les rangs du Mouloudia d'Oran. L'ancienne
coqueluche du club-phare des Hauts Plateaux de l'Ouest, la JSMT et le MCO,
Mohamed Zaoui, est dans un état qui inquiète des
nombreux fans. En effet, malade, amputé de la jambe et dialysé depuis plusieurs
années, l'ancien baroudeur est dans une situation critique depuis l'incendie
qui a ravagé son appartement, il y a plus de 18 mois. Un vaste élan de
solidarité s'organise sur les réseaux sociaux pour tenter de venir en aide à ce
joueur d'exception qui a tant donné au ballon rond, puisqu'il a été, aussi,
convoqué en équipe nationale alors qu'il se trouvait au summum de sa carrière.
Handicapé physique depuis son opération de la jambe qui a été amputée, et sa
maladie rénale qui lui a pompé toute son énergie, Mohamed Zaoui
survit avec sa famille en louant une maison, grâce à quelques bienfaiteurs.
Mais, situé au cinquième étage, Mohamed Zaoui, avec
son lourd handicap, ne peut plus se permettre d'escalader plus d'une centaine
de marche pour accéder à son domicile, et réclame qu'on le lui échange avec un
autre, situé au rez-de-chaussée pour mettre fin à ses souffrances. Prenant son
mal en patience grâce à l'aide de quelques rares amis, et subissant trois fois
par semaine les séances éprouvantes de dialyse, Mohamed, loue aujourd'hui un
appartement à la cité « La Glacière », sur les hauteurs de la ville, en
attendant des jours meilleurs. « Je suis abandonné à mon sort, personne ne se
préoccupe plus de moi parce que je suis en train de mourir en silence », nous
confiait il y a quelques jours, la voix étouffée, celui qui a tant donné à son
club de toujours, la JSM Tiaret, et au club des Hamraouas.
Plût à Dieu que les consciences vives se réveillent pour porter secours à cet
homme exceptionnel.