Levée de boucliers chez les centaines de bouchers de
la ville qui ont tenu à exprimer leur ras-le-bol devant le siège de la wilaya
suite à une décision de fermeture de l'unique abattoir communal. La surprise a
été de taille pour des centaines de ménagères face à ces boucheries hier. Les
bouchers du chef-lieu de la wilaya ont décidé de passer à la vitesse supérieure
à la suite de la fermeture définitive de cet abattoir et du transfert de
centaines de têtes à Bougtob. Il leur a été signifié
par la direction des services agricoles de déposer leurs bêtes auprès de
l'abattoir régional de l'Ouest des viandes rouges à Bougtob
distant de plus de 100 kilomètres de leur lieu de résidence. Une décision
qu'ils rejettent catégoriquement arguant du fait que cette dernière se
répercuterait négativement sur leur budget, leur occasionnant des frais de
transport coûteux. En colère, ils se sont donné rendez vous
hier dans la matinée devant le siège de la wilaya pour protester contre cette
mesure qu'ils qualifient d'irréfléchie. D'autres bouchers iront plus loin en
soulignant que si cette décision de fermeture de l'abattoir communal est maintenue,
elle ouvrirait la voie à l'abattage clandestin du bétail échappant ainsi à tout
contrôle sanitaire. Pire encore, les prix des viandes rouges commercialisées
sous le manteau seront inaccessibles pour les foyers à revenus modestes. Les
protestataires demandent aux autorités locales d'annuler cette mesure qui
risque de les ruiner.
D'autres bouchers rappellent qu'il serait souhaitable
d'accorder des facilités d'investissement pour les jeunes désireux de
s'investir dans le créneau de l'abattage par l'octroi de crédits et de terrain
en lieu et place de ceux plus favorisés qui ont obtenu des dizaines d'hectares
pour la réalisation de manèges pour enfants. Pourtant, c'est le rêve que
caresse depuis plus de cinq années un jeune ayant déposé sans succès son
dossier pour la création d'un abattoir. Les restaurateurs de la ville ne sont
pas restés en marge de cette levée de boucliers en se joignant aux côtés des
bouchers de la ville, d'autant plus qu'ils sont eux aussi tributaires de cette
corporation.