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Amalgame dans le ciel ?

par Abdelkrim Zerzouri

On croyait que la dernière phase des opérations de rapatriement des ressortissants algériens bloqués à l'étranger à cause de la pandémie du coronavirus remontait au mois de septembre dernier, selon un communiqué de la compagnie aérienne nationale Air Algérie, qui annonçait avoir programmé ses deux derniers vols dans ce cadre les 5 et 11 septembre, mais ne voilà-t-il pas que les vols reprennent de plus belle en ce mois de décembre, en parallèle à une reprise du trafic aérien sur les lignes intérieures. La compagnie aérienne nationale Air Algérie a programmé pas moins de 24 vols de rapatriement des ressortissants algériens bloqués à l'étranger, à partir de 7 pays à travers le monde, durant la période qui s'étale du 4 au 19 décembre 2020. Une belle surprise, donc, pour les ressortissants algériens bloqués dans les pays étrangers, qui vivent pour certains d'entre eux dans une situation dramatique. Mais s'agit-il vraiment d'opérations de rapatriement ou de vols commerciaux ? Il y avait amalgame à ce propos dans les esprits lors de l'annonce concernant la reprise du trafic, notamment les Algériens établis à l'étranger ou des étrangers, eux-mêmes, qui veulent rejoindre le pays ou les nationaux qui souhaitent s'envoler vers des pays étrangers en cette fin d'année, propice aux déplacements, à partir des aéroports locaux. Chose qui a contraint le ministère des Transports à préciser à travers un communiqué que les vols commerciaux ne concernent que le réseau domestique à partir du 6 décembre, alors qu'au même moment les vols internationaux de et vers l'Algérie «demeurent suspendus jusqu'à nouvel ordre». Mais il faut reconnaître que le présent rapatriement des Algériens bloqués à l'étranger n'est pas du tout conforme aux opérations précédentes engagées dans ce contexte du mois de mars au mois de septembre, et qui ont permis de ramener chez eux 30.863 ressortissants algériens à travers le déploiement de 150 vols, 4 dessertes maritimes et plusieurs navettes terrestres. Cette fois-ci, on a inclus les voyageurs (entendre autant les Algériens que les étrangers) souhaitant rejoindre l'Algérie pour des motifs exceptionnels. Ce qui représente une petite brèche en matière de reprise des vols commerciaux internationaux, uniquement vers l'Algérie, en attendant l'ouverture officielle des frontières, qui ne saurait trop tarder avec l'arrivée du vaccin anti-Covid-19. Autre différence avec les précédentes opérations de rapatriement des Algériens bloqués à l'étranger, les rapatriés ne sont plus soumis à une quatorzaine dans des hôtels. Il suffit pour les Algériens bloqués à l'étranger, désireux de rentrer au pays, d'effectuer un test « PCR » du Covid-19, 72 heures avant de monter dans l'avion. La même procédure employée dans les vols commerciaux internationaux. On pouvait bien mettre en pratique cette méthode du test PCR pour les arrivants au pays à partir de l'étranger et éviter les dépenses faramineuses en matière de leur prise en charge dans des hôtels. Peut-être qu'on devrait mettre ces dépenses sur le compte d'une aide étatique en direction des hôteliers, qui gardaient durant la période en question leurs établissements fermés dans le cadre des mesures de lutte contre la propagation du coronavirus. Au fait, qu'est-ce qui empêcherait de reprendre les vols internationaux de et vers l'Algérie, progressivement, ça passerait, si des voyageurs peuvent maintenant rentrer au pays en présentant un test PCR à l'embarquement dans l'avion ?