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Cacophonie au sein du Comité contre le Covid-19: «L'acquisition du vaccin, en janvier, est une rumeur»

par El-Houari Dilmi

A contresens de la déclaration du Dr Med Bekkat Berkani, membre du Comité scientifique de suivi et d'évaluation de la pandémie de Covid-19, qui a indiqué, lundi, que la vaccination anti-Covid pourrait débuter, en janvier prochain, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, a annoncé, hier, sur les ondes de la Radio nationale, «qu'aucun vaccin ne sera acquis en janvier prochain ni à une autre date ; et qu'aucune décision officielle n'a encore été prise concernant son acquisition».

Une déclaration qui fait un peu désordre et désoriente les Algériens, puisque le ministre de la Santé est lui-même le premier superviseur du Comité scientifique de lutte contre la pandémie de Covid-19. « L'Algérie n'acquerra aucun vaccin sans l'aval de l'Organisation mondiale de la santé », a tranché Benbouzid, se contentant de dire que «le gouvernement suit l'évolution de la situation, dans les pays ayant développé des vaccins anti-Covid qualifiés d'efficaces, en attendant l'aval de l'OMS» a-t-il dit. «Tous les Algériens vont bénéficier de ce vaccin, surtout la population ciblée en priorité, à savoir les personnes âgées, les malades chroniques, les personnels de santé et les éléments de la Protection civile», a-t-il rappelé. «Nous ne voulons pas entrer dans le jeu et les conflits d'intérêts des experts; il est impossible que le vaccin soit prêt en six mois, quand on sait qu'il faut entre 5 et 10 ans pour développer un vaccin», a encore déclaré Benbouzid, ajoutant que le vaccin «n'est pas une invention à proprement parler, avec des risques de voir des effets secondaires apparaître jusqu'à six mois après la vaccination» a-t-il souligné, tout en reconnaissant la «situation d'urgence» dans laquelle se trouve l'Algérie, à l'instar des autres pays du monde. «Il y a au moins 200 laboratoires dans le monde qui travaillent sur le vaccin, au moment où certains parlent de sa disponibilité dès le début de l'année prochaine», s'est étonné le ministre, démentant les déclarations de son collègue du Comité scientifique de lutte contre la pandémie, le Dr Bekkat Berkani. Pour rappel, deux jours auparavant, le Dr Bekkat Berkani avait déclaré sur les ondes de la Chaîne 3, que l'Algérie pourrait débuter la vaccination anti-Covid, en janvier 2021.

Le membre du Comité de lutte contre de Covid 19, a également signalé, que «les différents aspects relatifs, notamment, à l'acquisition des doses de vaccin, leur acheminement vers le pays et leur distribution aux centres chargés des opérations de vaccination ont, toutes, été passées en revue», et que les «premières opérations de vaccination pourraient débuter dans le courant du mois de janvier prochain».