Des bouchers installés dans le marché municipal de fruits et légumes du
chef-lieu de la daïra d'Aïn El Turck
se sont rapprochés du ?Quotidien d'Oran' pour dénoncer ce qu'ils ont qualifié
de « répugnante concurrence déloyale imposée par les revendeurs de viande de
volailles provenant de l'abattage clandestin et de l'insalubrité enfantée par
cette activité informelle », avant d'ajouter avec une humeur bilieuse « en sus
des charges, nous nous acquittons des taxes d'impôts et l'absurde ironie du
sort veut que c'est nous, qui sont concernés par les opérations des services de
contrôle sur la qualité de l'hygiène et l'affichage des prix.
L'informel, qui biaise sordidement notre activité, n'est nullement inquiété ».
Il
importe de rappeler que quelques mois, auparavant, une grève a été subitement
et spontanément décidée par une quinzaine de bouchers, installés dans ledit
marché. Ce débrayage administratif a consisté essentiellement à « ne présenter
aucun document attestant leur activité aux agents contrôleurs et ce, pour
protester contre ce qu'ils ont qualifié de deux poids deux mesures, qui ont été
relevés dans les opérations de contrôle ». Les bouchers grévistes, qui ont
accroché, bien en évidence, des écriteaux à l'entrée de leur magasin «
boucherie en grève administrative », ont cependant continué de travailler
normalement pour ne pas pénaliser la ménagère. Cette action se voulait être une
dénonciation contre « l'impunité dont bénéficient les revendeurs des viandes
provenant de l'abattage clandestin ». Notons que la vente informelle de la
viande provenant de l'abattage clandestin a atteint des proportions alarmantes
dans ce marché et ce, avec tous les risques sur la santé publique, notamment en
ces temps de pandémie du Covid-19, face à la qualité du produit qui échappe à
tout contrôle vétérinaire. Notons aussi que des abattoirs clandestins
d'abattage de la volaille répertoriés sur les hauteurs de la commune de Mers El-Kébir, constituent la principale source d'approvisionnement
en viande blanche pour le marché d'Aïn El Turck. En effet, à la faveur d'un absurde laisser-faire,
ces ateliers clandestins semblent, vraisemblablement, avoir encore de beaux
jours devant eux, avec toutes les conséquences néfastes sur la population. Les
hauteurs de cette municipalité sont devenues le lieu d'élevage et d'abattage
clandestins, grandeur nature, de la volaille, les poulets principalement. Les
habitants domiciliés dans les alentours ne cessent de se plaindre des ordures
et des rejets, qui jonchent le tronçon entre le lieu-dit ?Dadayoum',
qui accède à la route de la Corniche supérieure. A défaut d'incinérateurs, les
déchets générés par cette activité illicite (poussins morts, abats de poulets
et détritus, résidus d'aliments de volaille et autres produits biochimiques,
etc.) sont jetés en pleine nature. Les abats et les restes de cette pratique
interdite, en principe, par la loi, attirent toutes sortes d'animaux nuisibles.
Un autre danger : la contamination des nappes phréatiques par ces amas
d'ordures et le risque d'épidémie via les moutons et les vaches qui s'y
nourrissent. Il y a lieu de signaler que le but de créer un point réglementé
pour cette activité et lutter contre le phonème de l'abattage clandestin, deux
abattoirs ont été ouverts, récemment, dans la commune d'Aïn
El-Turck. L'un de ces abattoirs est destiné à la
viande blanche et l'autre à la viande rouge. La 1re structure qui emploie 10
personnes, a une capacité de 300 unités par jour, alors que le 2ème abattoir
d'une capacité de 500 kg de viande rouge par jour, emploie 5 personnes. Alors
que les services concernés et à leur tête la direction de la Santé mettent en
garde contre les intoxications et les risques sur la santé publique, certains
revendeurs continuent de mettre en péril les consommateurs qui, eux aussi, ont
leur part de responsabilité. Signalons que les contrôles ayant ciblé les
boucheries, ont dévoilé une complicité entre les auteurs de l'abattage
clandestin et certains bouchers. Régulièrement les brigades mixtes composées
des représentants des Services agricoles, de la Santé et de la DCP accompagnés
des agents de l'ordre public effectuent des sorties inopinées, dans certains
quartiers réputés pour abriter des abattoirs clandestins et la plupart du temps
des saisies sont effectuées et des procès-verbaux dressés.