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Mercuriale: Des hauts et des bas

par Tahar Mansour

Au-delà de tout ce que nous pouvons dire, les prix des produits alimentaires demeurent assez élevés par rapport aux salaires moyens des Algériens, surtout pour ce qui est du légume-roi, la pomme de terre. Pourtant, son prix à pareille époque demeure relativement bas par rapport à celui qu'il atteignait il y a quelques années. Plusieurs paramètres sont entrés en jeu, à commencer par l'augmentation sensible des surfaces plantées, puis par l'introduction de nouvelles techniques et, enfin, par l'action du gouvernement qui a décidé de prendre le taureau par les cornes en procédant à une régulation surveillée qui laisse peu de chance aux spéculateurs de tous bords qui portaient le prix de cet aliment essentiel des Algériens à des prix défiant tout entendement. Donc, coûtant entre 45 et 60 DA le kilo actuellement, la pomme de terre se maintient non loin du prix qui est devenu le sien durant toute l'année, ce qui fait qu'il n'a pas connu de hausse significative, même si, à 50 ou 60 DA, il est déjà assez élevé. C'est cette relativité au niveau du salaire moyen des Algériens qui le rend ainsi.

Pour les autres légumes, le changement n'a pas été aussi élevé qu'auparavant, même pour les produits hors-saison, à l'instar du poivron et du piment qui sont vendus entre 90 et 120 DA, la tomate qui ne dépasse guère les 70 DA et descend jusqu'à 45 DA pour les qualités inférieures, la courgette entre 60 et 90 DA. Quant à l'oignon, le sec vaut 80 DA et le vert varie de 40 à 60 DA, pour une qualité assez intéressante, alors que l'ail, son prix est hors de portée à 900 DA et plus, alors que nous ne voyons pas encore celui de cette année qui aux dernières nouvelles n'a pas été planté en quantités suffisantes. La salade est encore assez chère à 80 et 100 DA selon les endroits, le chou-fleur coûte actuellement 50 DA le kilo, le chou atteint 60 et 70 DA et le fenouil est vendu 70 DA le kilo après avoir plafonné à 150 DA quand il a été mis sur le marché il y a quelque trois semaines. Pour la carotte, la betterave et la courgette, leurs prix sont assez proches les uns des autres et varient entre 60 et 90 DA et les cardes sont vendues généralement à 50 DA le kilo. Quant aux nouveaux arrivés, les petits-pois coûtent 200 DA, les fèves 120 et l'artichaut entre 100 et 140 DA. Il y a aussi les haricots verts à 100 DA et ceux à écosser sont passés à 140 et 160 DA le kilo après avoir tenu longtemps entre 250 et 300 DA.

Les fruits sont quand même assez chers avec les mandarines qui sont dans une large fourchette entre 80 et 250 DA le kilo, selon le calibre et la qualité. En fin de parcours, la grenade est à 250 DA le kilo, tout comme le raisin et la poire qui atteignent 450 DA. Quant à la pomme, nous la trouvons entre 200 et 450 DA le kilo, avec certaines qualités médiocres à 100 DA le kilo, au moment où la banane ne dépasse guère les 240 DA le kilo. Enfin, la surprise de l'année se situe au niveau du prix des dattes, en pleine saison de cueillette, qui sont cédées entre 100 DA pour les moins bonnes et 500 DA pour les meilleures, un meilleur plutôt relatif car elles sont mélangées à des qualités médiocres, dures et fades. Les fruits exotiques ont fait une réapparition modeste mais coûtent tellement cher qu'ils ne sont achetés que pour des malades ou des gens assez riches, leurs prix ne descendant pas, en général, au-dessous de 800 à 1500 DA (et plus) le kilogramme.

La viande rouge suscite peu d'engouement de la part des Algériens au revenu moyen car toujours aussi chère, entre 1200 et 1600 DA le kilo (ovin et bovin), le foie à plus de 2800 DA et la panse (Douara) ovine complète arrive jusqu'à 1200 DA. Les viandes blanches, sujettes à une demande plus grande, ont vu leurs prix s'envoler pour arriver jusqu'à 380 DA le poulet vidé et 450 DA le tout-venant de dinde. Les escalopes de dinde ou de poulet sont vendues entre 700 et 850 DA et le foie des deux volailles se situe entre 850 et 1000 DA le kilo. Même les œufs ont vu des ailes pousser à leurs prix qui sont arrivés entre 15 et 18 DA l'unité.

Enfin, les prix des autres produits de première nécessité, comme ceux des pâtes, ont connu des hausses assez significatives. La livre de macaroni (et tous les autres types) est passée de 50 à 75 DA, le kilo de farine (paquet) atteint 90 DA et la semoule moyenne, fine ou grosse coûte actuellement 80 DA au lieu de 40 et 50 DA auparavant. Tous les autres produits d'épicerie ont connu des augmentations sensibles de leurs prix mais comme c'est généralement entre 5 et 10 DA, les gens achètent et ne disent rien.