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Licence professionnelle: Des contretemps pour la DCGF

par M. Zeggai

La Direction de contrôle de gestion et des finances (DCGF) semble mal partie pour réussir à atteindre ses objectifs par rapport à la mise en œuvre des résolutions du BF compte tenu de la situation compliquée et difficilement gérable qui prévaut au sein des SSPA. C'est du moins l'impression qui se dégage.

A propos de la fameuse licence professionnelle, plusieurs SSPA de clubs n'ont pas fourni les 19 documents actualisés ou complété leurs dossiers, notamment les bilans comptables exigés par la DCGF. Cette dernière a adressé un courrier aux présidents des SSPA, dont l'écrasante majorité sont en faillite, pour mettre l'accent sur l'impossibilité de réaliser le bilan de l'exercice 2019 dans le cas où celui de l'année précédente n'a pas encore été remis, tout en insistant qu'il s'agit d'un ultime rappel. Il a été bien décidé de mettre en place dès la saison prochaine (2020 - 2021) une licence « Pro » pour les clubs de Ligue 1. Un précieux sésame conditionné par la présentation d'un dossier composé de 19 pièces, toutes soumises à des textes réglementaires et des textes de loi bien précis. Une sorte de cahier des charges que les clubs dits professionnels devront impérativement satisfaire au risque de se voir refuser d'aligner une équipe en début de championnat.

Dans cet esprit, la FAF a aussi décidé de dresser une short-list de 16 cabinets d'experts comptables et commissaires aux comptes chargés d'accompagner et d'assainir la situation administrative et financière des clubs afin qu'ils soient prêts pour la nouvelle saison.

Pour en savoir plus et éclairer l'opinion publique, nous avons contacté à maintes reprises Réda Abdouche, le principal concerné en tant que président de la DCGF, mais celui-ci n'a pas daigné répondre à nos appels. Nous avons pu quand même avoir Amar Bahloul, membre du BF. Ce dernier a été on ne peut plus catégorique. «Est-ce qu'il y a dans les règlements ou dans les statuts un article relatif à la déprogrammation d'un club n'ayant pas bénéficié de la licence professionnelle ?», nous a-t-il répondu. Un autre membre du bureau fédéral nous a souligné que la FAF n'a rien à voir dans cette affaire et que c'est la LFP qui est chargée de délivrer les licences. «Il y a un règlement qui doit s'appliquer à tous les clubs sans exception et ce, pour les inciter à répondre au cahier des charges exigé par la FIFA», nous avait affirmé dernièrement Réda Abdouche dans ce sens. A présent, tous les clubs ont été programmés alors que l'on sait que certaines SSPA n'ont pas remis ou complété le dossier de la licence professionnelle. Il y a comme un fossé entre l'acte et la parole de la DCGF. A moins que la pandémie de coronavirus ait chamboulé tous les plans. Mais, en réalité, de telles mesures exigent l'implication de l'Etat pour mettre fin aux mauvais réflexes et autres carences de gestion, sans pour autant oublier de mettre de nouveaux mécanismes dans le but d'inculquer la culture du professionnalisme. Avec des SSPA « fantômes » n'ayant pas tenu d'AG des actionnaires ou autres réunions du conseil d'administration, il est extrêmement difficile de changer cette mentalité de gestion, basée sur la médiocrité.