Lancés fin novembre 2013
par l'ex-wali d'Oran, Boudiaf en l'occurrence, les travaux du projet de 300
logements de formule LPL, du quartier d'El Bahia, dans la municipalité d'Aïn El Turck, sont encore loin
d'être achevés et ce, au grand dam de centaines de mal-logés, las d'attendre
dans des conditions de vie effroyables. Leurs représentants se sont rapprochés
du Quotidien d'Oran pour exprimer leur amertume et leur sidération pour
dénoncer « ce retard, qui s'inscrit dans les annales sans pour autant offusquer
les autorités locales. Lors de leurs respectives visites d'inspection de
travail sur ce chantier depuis son lancement en 2013, les quatre walis qui se
sont succédé à la tête de la wilaya d'Oran, en l'occurrence Boudiaf, Zaâlane, Chérifi et le dernier en
date Djellaloui, ont tous formulé le leitmotiv de la
réalisation des ces logements dans les plus brefs
délais. Le dernier ex-wali Djellaloui a même annoncé
que ces logements devront être distribués avant la fin de l'année en cours. «
Nous avons naïvement pensé que c'était bientôt la fin de notre calvaire.
Malheureusement, au vu de la pénible réalité du terrain, nous ne connaîtrons ni
demain ni la fin de l'année notre dénouement. En réalité, nous sommes toujours
logés à la sordide case départ », se sont indignés nos interlocuteurs avec une
pointe de dépit, avant de renchérir : « Un morbide statu quo qui perdure
lamentablement depuis 2013 au niveau de ce projet et ayant tendance à perdurer
dans le temps, à la faveur des engagements non honorés par les autorités depuis
près de sept années ». Il importe de signaler que l'entreprise étatique l'EDCO
(ex-DNC), qui a été désignée à l'époque pour réaliser ce projet, a été dans
l'obligation de résilier son contrat en novembre 2013 et ce, suite au
non-paiement de ses créances. Le chantier est livré depuis à l'abandon avec
tous les impacts négatifs qui en découlent, sans pour autant susciter la
réaction des responsables concernés. Entre-temps malheureusement, des centaines
de demandeurs de logements ont observé des sit-in de protestations devant le
siège de la daïra et celui de l'Apc territorialement
compétente, pour tenter d'attirer l'attention des décideurs sur l'exécrable
situation dans laquelle ils se débattent depuis plus de deux décennies pour
certains d'entre eux, et ce, après avoir usé de tous les recours que leur
confère la loi. « A chaque fois, on vient nous agiter des grelots sous le nez
pour calmer nos humeurs bilieuses et nous faire ainsi patienter. Nous n'avons
cependant pas encore entrevu le bout du tunnel. La complaisance a prévalu dans
la confection des listes de bénéficiaires de logements toutes formules
confondues, durant ces 30 dernières années. Il est impératif que cela cesse »,
ont encore déploré nos interlocuteurs d'un ton sarcastique. Ces derniers ont
aussi dénoncé des personnes mal intentionnées qui, affirment-ils avec un vif
désappointement, « tentent d'exploiter nos malheurs pour négocier leur place au
soleil. Nous ne demandons rien d'autre aux autorités que de se pencher
sérieusement sur nos cas en supprimant les embûches qui s'érigent en
intermédiaire et biaisent ainsi pernicieusement toutes les procédures devant
aboutir à notre relogement. Faudrait-il pour cela que nous nous adressions au
président de la République ? Nous estimons à juste titre que c'est légitime du
moment que quatre walis nous ont chanté la même rengaine démodée. Désormais,
l'air ne fait plus la chanson ». Notons qu'à la faveur de ces piteux
impondérables, qui demeurent inexpugnables à ce jour et ayant gravité autour de
toutes les opérations de relogement dans la contrée d'Aïn
El Turck, la crise du logement s'amplifie de plus en
plus avec l'incroyable accumulation des dossiers de demandes des mal-logés, qui
va crescendo au fil du temps.