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Les laboratoires veulent porter plainte contre l'association des consommateurs: Polémique sur les prix des analyses médicales

par Houari Barti

Le Syndicat algérien des laboratoires d'analyses médicales (SALAM) a vivement réagi contre les propos tenus dernièrement par le président de l'Association algérienne de protection et d'orientation du consommateur et de son environnement (APOCE). Ce dernier, rappelle-t-on, qui avait accusé les laboratoires privés d'analyses médicales de « profiter du contexte de la pandémie du Covid-19 pour faire un maximum de bénéfices sur le dos des patients ».

Dans un communiqué diffusé, avant-hier, sur sa page Facebook, le SALAM est allé encore plus loin en affirmant se réserver « le droit d'engager des poursuites judiciaires » contre l'APOCE qu'il accuse, à son tour, de « publicité mensongère et de publication d'informations erronées et tendancieuses dans le but de nuire à leur profession ». La polémique est donc lancée.

Usant d'un ton ferme, le syndicat des laboratoires d'analyses médicales dénie dans son réquisitoire à l'association des consommateurs toute légitimité ou autorité à se prononcer sur le sujet en affirmant que l'association « n'a aucun lien, ni de près ni de loin, avec le domaine spécialisé des analyses médicales qui ne relève en aucune manière de son champ de compétences ».

Assimilant la dernière déclaration de l'association des consommateurs au sujet des tests Covid à une « ingérence illégale », le SALAM soutient qu'elle est « truffée de contre-vérités et de mensonges », avant de dénoncer ce qu'il qualifie de « campagne de diabolisation des laboratoires privés. Une entreprise, a-t-il ajouté, de parties aux intentions douteuses qui vise à dresser l'opinion publique contre eux ».

Au sujet des écarts dans les prix des tests Covid-19, le syndicat des laboratoires rappelle avoir déjà éclairé l'opinion sur la question, indiquant que « les prix sont déterminés par la qualité du produit et sa marque, en plus des prix des importateurs qui sont déjà à l'origine élevés ».

Dans son communiqué, le syndicat des laboratoires note, par ailleurs, « qu'au lieu de régler le problème à la source en plaidant pour le droit au remboursement par le sécurité sociale des tests, en concertation avec les partenaires sociaux, et comme cela se fait dans beaucoup de pays du monde, l'association des consommateurs préfère colporter des mensonges contre les laboratoires d'analyses médicales », lesquels ont été depuis le début, est-il noté, « et encore aujourd'hui, aux premières lignes du front dans cette lutte contre le Covid-19 ». Une lutte dans laquelle « ils ont payé un lourd tribut en vies humaines parmi la corporation ».

Dans des propos rapportés par la presse récemment, l'Association de protection des consommateurs et de l'environnement (APOCE) a déploré, par la voix de son président, Mustapha Zebdi, que «les prix des examens radiologiques et de tests pour le Covid-19 sont revus à la hausse pénalisant ainsi le citoyen et le privant de son droit aux soins de façon équitable».

Il n'est pas normal, a jugé Mustapha Zebdi, que «les écarts entre les prix de la PCR et des scanners soient aussi grands entre un laboratoire et un autre». Un test PCR varie entre12.000 et 20.000 DA alors qu'un scanner coûte entre 10.000 et 12.000 DA. Pis encore, une simple analyse de sang pour le test Covid se situerait entre 1.500 et 6.000 DA. Le président de l'APOCE s'est ainsi interrogé sur ces prix et surtout les écarts qu'ils recèlent qui, a-t-il dit, »mettent à rude épreuve la bourse des citoyens, profitant d'une demande sur ces tests en perpétuelle augmentation». Pour le président de l'APOCE, la pandémie qui sévit actuellement est une opportunité pour ce «business» qui confirme le diktat des laboratoires privés dans pareil contexte.