Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Dans la tête de Donald Trump à la Maison Blanche

par Amine Bouali

«Je les vois à la télévision crier leur joie, savourer leur victoire, s'ils pensent que je vais me laisser faire ils ne me connaissent pas suffisamment, ces moitié-Démocrates moitié-communistes et leur chef de file ce Joe Biden toujours mal réveillé et tous ces médias traitres et tous ces chefs d'Etat étrangers incapables qui se sont précipités pour lui adresser des messages de félicitations, je vais les écrabouiller comme des vers de terre, je vais les flinguer comme les indiens dans les films western, ils vont regretter le jour où ils sont nés.

Dans mon château qu'on appelle la Maison Blanche, j'étais pourtant confiant malgré la pagaille provoquée par l'affreux virus chinois. Selon les échos qui me parvenaient des cuisines, les domestiques n'arrêtaient pas de louer ma supériorité qui les laissait pantois. Mélania consignait chaque jour sur son journal intime mes innombrables succès sur la scène nationale et internationale. J'ai réussi à mettre KO tous les ennemis de l'Amérique, y compris ces ploucs d'Européens et d'Asiatiques, et ceux qui osaient me contredire payaient vite cash leur audace. J'ai beau me creuser les méninges, je ne vois toujours pas pourquoi on voudrait élire un autre président des Etats-Unis que moi.

Maintenant ils disent que j'aurais perdu les élections et que je devrais me chercher un nouveau job, les vauriens ! C'est sûr qu'ils ont triché ces mécréants, magouillé comme des véritables Al-Capone. Mes avocats vont éplucher tout ça, vérifier chaque vote, ils feront bien de se méfier, moi je ne m'avoue pas vaincu facilement, je leur prépare des tweets à renverser un bison au parc de Yellowstone. Et si en dernier ressort et en dépit de l'évidence, je ne suis pas réélu, ils ne perdent rien pour attendre : je leur fixe d'ores et déjà rendez-vous en 2024 pour leur infliger la tannée du siècle».