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Ligue 1 - Mercato: Entre les espérances et la réalité du terrain

par Adjal Lahouari

Le mercato estival se clôturera demain et il est temps d'établir un état des lieux de ce marché sur lequel toutes les parties du football misent beaucoup. Car, avec l'arrivée de nouveaux joueurs, ce marché est censé améliorer le rendement des équipes. C'est du moins le sentiment et le désir des dirigeants et des entraîneurs. En principe, cette opération, au vu de son impact, doit se réaliser conjointement par les deux parties. Mais ce n'est pas toujours le cas, certains dirigeants, engagés dans l'habituelle course à la vedette, mettent la charrue avant les bœufs. Ils engagent à tour de bras des joueurs avant de s'attacher les services d'un entraîneur, ce qui est tout à fait anormal.

Certains techniciens sont mis devant le fait accompli et sont contraints d'accepter cette situation. Mais si la réussite fait défaut, ces derniers peuvent toujours brandir « l'excuse » qu'ils n'ont pas été associés à l'opération du recrutement. En cours de saison, il ne serait pas étonnant de voir des entraîneurs éjectés de leur fonction par des dirigeants convaincus qu'ils sont dans leur droit d'agir ainsi. L'expérience des décennies écoulées nous incite à croire que l'ingérence des dirigeants dans le domaine technique ne s'arrêtera jamais. On précisera même que c'est une « tradition » solidement ancrée dans le milieu du football algérien et même ailleurs. « En chaque dirigeant sommeille un entraîneur », a-t-on coutume de dire. Il y a trois décennies, on se souvient de la réplique d'un entraîneur à un président qui voulait s'ingérer dans le volet technique. « Monsieur le président, si vous avez tant de connaissances dans ce domaine, je vous remets mon survêtement. Et puisque vous pensez être à la hauteur, pourquoi avez-vous engagé un entraîneur ? » Ce sont des faits réels qui ont pour cadre un club de nationale 1 à l'époque de la réforme.

A une journée de la clôture du mercato, il est temps d'établir un état des lieux. Tout d'abord, le décalage entre certains clubs est flagrant. On remarquera que le NAHD aura été le plus actif avec 17 arrivées et autant de départs. Autres clubs très présents dans cette opération. Il s'agit de l'USB, du MCO, du CSC, de l'USMA, du NCM et du WAT.

Cette activité intense souligne la ferme volonté de leurs dirigeants à réunir le maximum d'atouts. Il reste à savoir s'il n'y aura pas un décalage entre la quantité et la qualité. A ce sujet, c'est la réalité du terrain qui fournira la réponse à cette question. Globalement, le nombre des arrivées est plus conséquent que celui des départs, ce qui dénote une réticence à lâcher les meilleurs joueurs. On peut signaler aussi que la CRL a eu du pain sur la planche avec le traitement des joueurs non régularisés par les clubs employeurs.

Ce qui signifie que ces derniers ont voulu vivre au-dessus de leurs moyens alors que les conditions minimales n'étaient pas réunies pour concrétiser leurs projets. Dans ce tableau on remarquera également la « sagesse » de quelques clubs avec un minimum d'allées et venues. Dans ce chapitre, l'ESS, le PAC, la JSS, le RCR se sont contentés du minimum pour différentes raisons. Il est clair que les directions de l'Entente du PAC et de la JSS estiment que leurs effectifs sont aptes à faire face aux obligations de ce championnat de 38 journées.

C'est très long et des aléas liés aux blessures méformes et suspensions, ne sont pas à écarter. Dans ce tableau non officieux, on notera que l'O. Médéa n'a enregistré aucun départ.

Sur le plan sportif, et c'est de bonne guerre, des ambitions sont clairement affichées. Moins prudents que les entraîneurs, des dirigeants et des joueurs clament tout haut qu'ils sont des prétendants du titre. Cette attitude est « compensée » par des responsables clubs aux moyens limités qui ne visent que le maintien. En fin de compte, c'est tout de même la réalité du terrain qui déterminera la hiérarchie.