Comme à chaque rentrée scolaire, les rues et espaces
de commerce s'animent, une foule grouillante sillonne les ruelles de
centre-ville, les commerçants font prévaloir leurs marchandises, les vitrines
se parent de toutes les couleurs, histoire d'attirer le plus de clients. Des
articles vestimentaires essentiellement destinés à une clientèle juvénile,
rentrée scolaire oblige. Les parents font la tournée des magasins, parfois
accompagnés de leur progéniture. Les prix affichés ne sont
pas à la portée de tous, il fallait marchander, pour une petite remise,
économiser quelques dinars fera l'affaire, parce que les achats seront
peut-être coûteux, «on s'attendait à une quelconque baisse et c'était le
contraire, l'habillement est plus cher, donc il faudra dépenser plus, pour
pouvoir acquérir ce dont on a besoin, même les petits sont de plus en plus
exigeants» et d'ajouter «mes quelques sous épargnés n'arrivent pas à couvrir
les dépenses» déclara ce fonctionnaire au revenu modeste. De même, pour
cette chef de famille, mère au foyer, venue prendre le pouls du marché, «tout est
disponible, des étals bien achalandés, de l'habillement pour les enfants
diversifié, de la bonne qualité et de la moindre, mais les exigences
financières nous font reculer, ce n'est pas seulement les dépenses de la
reprise des classes qu'on doit assumer, qu'on le veuille ou non, mais aussi
d'autres dépenses de tous les jours, qui eux aussi nous font peur»,
dira-t-elle.
C'est aussi et surtout le marché des fruits et
légumes qui dans un soubresaut inattendu fait flamber les prix. La pomme de
terre véritable thermomètre de la mercuriale, brusquement amorce son envol, une
hausse qui fait jaser les gens et les autres légumes ne se font pas prier, pour
qu'à leur tour se hissent à des valeurs décourageantes pour les petites et
moyennes bourses. Une rentrée sociale quelque peu attendue sans surprise, pour
beaucoup de gens rencontrés, en train de faire leurs emplettes, un secret de
polichinelle, car la vie est de plus en plus difficile à négocier, il faudra
procéder par zigzags pour s'en sortir sans trop de dommages.