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Dysfonctionnements

par A. Walid

Beaucoup d'appréhensions accompagnent la reprise prochaine des cours dans nos écoles. C'est que le Covid n'a pas dit son dernier mot. En témoignent la fluctuation du nombre de cas de contaminations en Algérie et la nouvelle flambée de la pandémie un peu partout dans le monde. A défaut de vaccin, on doit apprendre à vivre avec ce virus. Et c'est justement ce que s'apprête à faire le secteur de l'Education. Avouons d'emblée que les gestionnaires du secteur n'auront pas tâche aisée. L'école était déjà confrontée à d'innombrables problèmes depuis des décennies, et le sera certainement à l'avenir.

Malgré les assurances des ministres passés du secteur et leurs expérimentations hasardeuses, les choses sont restées en l'état ou se sont même dégradées. L'essentiel ne semble plus assuré pour la majorité: savoir lire, écrire et réfléchir. On prétextera encore qu'il y a de l'excellence dans les écoles, en ressassant les success stories de nos compatriotes qui brillent sous d'autres cieux faisant le bonheur d'organismes étrangers. L'exception ici ne confirme pas la règle et pose même le problème de cette matière grise gaspillée dans le pays faute de prise en charge optimale ou du moins correcte de l'instruction. Et ça serait trop facile de jeter la pierre aux seuls enseignants.

Trouver des réponses simples et rapides à des questions complexes est un sport bien algérien. Cela permet d'avoir bonne conscience et de se dédouaner : la faute incombe aux autres ! On fait semblant de réfléchir un peu, on installe une ou plusieurs commissions, on organise des assises et on fait des recommandations. Une recette passe-partout, tous les secteurs peuvent y avoir recours. Le chef est satisfait, on laisse tranquilles les gestionnaires. Et puis quoi ? Et puis rien. Le vide sidéral. Mais aucun souci, aux moindres turbulences, on ressort le même refrain.

Les responsables ne rendent jamais compte et peuvent prétendre à une retraite «méritée» et bien rémunérée. Le champ de ruines, lui, s'élargit. Le Covid a accentué le constat et a posé des problèmes concrets qui ne peuvent trouver de solutions en l'état actuel des choses. Surcharge des classes, impossibilité d'assurer un enseignement à distance? Des dysfonctionnements qui dépassent de loin l'école en elle-même et qui dévoilent l'absence d'une vue d'ensemble impliquant d'autres secteurs.