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DE QUOI DEMAIN SERA FAIT ?

par Abdou BENABBOU

Lourde gestion que celle qui attend le monde enseignant dans quelques jours. S'il fallait bien qu'on y aille, il n'est pas évident que cette rentrée scolaire, totalement différente des autres, se déroulera dans une normalité parfaite. Parents et enfants ne seront pas en reste. Appréhensions et incompréhensions seront au menu d'une scolarité inévitable et chacun jouera le jeu, convaincu qu'une année, victime d'une amputation de plusieurs mois, est allée à vau-l'eau. Si en la matière, comme dans de nombreux autres, le gouvernement a marché sur des œufs, il lui a fallu se plier à une dangereuse empoignade avec une pandémie qui s'est plu à tuer à grand et petit feux.

La décision prise et les options choisies pour lesquelles les syndicats ne sont pas d'accord sont d'autant plus compliquées lorsqu'un farouche rebond du virus se manifeste partout dans le monde jusqu'à aller menacer de trépas les plus puissants de ce monde. On peut penser que cette jetée à l'eau, même avec une bravade gouvernementale péniblement calculée, ne sera qu'un coup d'épée dans l'eau et que les complications à venir vont être porteuses de bien de désagréments.

A contrecourant des confinements remis à l'ordre du jour dans la plupart des pays, l'Algérie ose avec prudence affronter au grand jour la pandémie, bien que nul ne sait de quoi l'avenir sera fait.

Alternances des cours, scolarité le samedi, allégements des programmes, suppressions des matières, transports et crèches et les multiples assortiments mis en place pour faire bonne figure devraient surtout renvoyer cependant à un fondamental questionnement. C'est du gain de savoir et d'enrichissement à assurer aux enfants qu'il doit être avant tout question. Si toutes les énergies disponibles ont été déployées et si les dangers encourus sont évidents, il ne servira à rien de récolter des résultats inopérants.

Le seul bénéfice qu'acquerraient les écoliers serait qu'ils se rendent compte de l'immensité des contradictions de la vie dans lesquelles leurs parents sont noyés.