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Mentalité à formater

par Abdelkrim Zerzouri

Miser sur les compétences, parmi elles les jeunes particulièrement, pour relancer la machine économique à travers les startups est un engagement du président de la République qui commence à prendre forme. La Conférence nationale des startups «Algeria Disrupt 2020», dont les travaux ont débuté hier, se veut une preuve concrète de la matérialisation de cette piste de l'économie du savoir, pilier du nouveau modèle économique, qui devrait changer les préceptes dans ce domaine, qui ont, déjà, provoqué une métamorphose du monde. Reste à éviter les pièges briseurs de rêves qui parsèment son cheminement, à l'enseigne de la bureaucratie, des convoitises de détournement des financements dans des projets bidon ou fictifs, et éviter de tomber dans le piège du « social », qu'on a vécu avec l'autre formule qui a de petits traits de ressemblance avec cette piste, en l'occurrence l'Ansej.

Le gouvernement, aussi conscient soit-il des difficultés qui ne manqueraient de se dresser en cours de route, pourrait-il réussir seul à baliser le terrain et mettre en place cette stratégie qui va transformer le paysage économique du pays ? Pratiquement impossible de veiller au grain sans la participation de la communauté universitaire, des investisseurs privés, des médias et des jeunes créateurs de startups, eux-mêmes, pour intégrer le pays dans le monde moderne, où de nombreux pays, y compris du continent africain, ont pris une sérieuse avance. La volonté sincère des autorités d'aller résolument vers l'économie du savoir et faire émerger le capital immatériel n'est plus à démontrer, notamment en se référant à la mise en place du cadre réglementaire incitatif et le lancement officiel du Fonds d'investissement dédiés aux startups, dont ne peuvent pas rêver les jeunes d'autres pays, ainsi que l'appel insistant du président de la République aux responsables locaux pour faciliter l'accès au foncier aux entreprises novatrices, mais il faudrait se préparer à affronter les résistances au changement sur le plan économique, après le politique, qui continue encore à secouer dans tous les sens ses objections. Plusieurs paramètres échappent également à la mesure des évolutions attendues dans le domaine technologique, intimement lié à l'économie du savoir, comme l'affermissement du e-paiement, ou comment bâtir la confiance des jeunes vis-à-vis de cette stratégie et accomplir le saut vers le numérique dans les domaines industriel et social. Des jeunes plutôt démoralisés, voire désespérés, par les vieilles habitudes dans ce domaine de la création d'entreprises en général, qui excluent tout prétendant sans l'intervention de personnes influentes, pourraient-ils s'intégrer rapidement et pleinement dans le processus en question ? C'est dans ce sillage que le président de la République a lancé appel aux responsables de ne pas briser le rêve de cette génération, en ouvrant les portes devant les jeunes porteurs de projets innovants sans préjuger de leur succès ou échec. Toute une mentalité à formater préalablement au passage vers l'économie du savoir.