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Des démarches pour la récupération des biens squattés: Vers la réhabilitation du théâtre plein air à Aïn El Turck

par Rachid Boutlelis

Les services de la commune de Aïn El Turck viennent de lancer une opération visant à récupérer les structures appartenant à la commune, squattées par des familles depuis plusieurs années, a-t-on appris hier auprès de l'APC. Dans un premier temps, une commission sera chargée de recenser tous les biens communaux squattés et les familles pouvant faire l'objet d'un relogement. A ce titre et dans le but de le réhabiliter et lui rendre sa vocation initiale, les services de l'APC ont décidé de recenser les indus occupants du théâtre plein air de la localité de Trouville, a-t-on appris de sources proches de la commune. A ce titre, nos sources indiquent que des démarches sont entreprises auprès de la wilaya d'Oran pour intégrer les familles sinistrées occupant les lieux, dans le programme de la wilaya de lutte contre l'habitat précaire. Il s'agit en fait d'inscrire une demi-douzaine environ de familles sinistrées, ayant élu domicile dans les dépendances de ce prestigieux théâtre, dans le prochain quota de logements sociaux, indique notre source. Pour la réhabilitation de cette structure culturelle, une étude sera lancée incessamment, selon les mêmes interlocuteurs. Il importe de noter que trois ans auparavant, des familles sinistrées, qui occupaient des constructions illicites, érigées dans la localité La Madrague et ayant été ciblées par une opération de démolition initiée par le wali d'Oran, ont été recasées dans les dépendances de ce joyau de la culture, avec des promesses de relogement dans les plus brefs délais. Malheureusement, ces familles, qui ont accueilli cette nouvelle avec la plus grande satisfaction, ont finalement désenchanté en ne voyant rien venir depuis. Entre-temps, ce lieu de culture se réduit insidieusement comme une peau de chagrin. Selon le piteux constat, ce patrimoine culturel est lamentablement livré aux mignardises de la nature et aux actes de vandalisme depuis plusieurs années et semble, à priori, avoir tendance à se transformer en un bidonville à l'exemple de tant d'autres biens communaux essaimés à travers la contrée côtière d'Aïn El Turck. « C'est inadmissible de laisser ce beau patrimoine, qui représente tout un pan de l'histoire contemporaine de cette région, se détériorer ainsi sans susciter une quelconque réaction chez les responsables concernés », se sont insurgés des riverains vivement désappointés de ladite localité, abordés à ce sujet par Le Quotidien d'Oran avant de renchérir : «C'est une structure qui ne demande par une opération de restauration de grande envergure. Quelques retouches seulement, raisonnablement étudiées, suffiraient à lui redorer son blason, qui n'est pas complètement terni pour le moment. Il peut être récupérable si l'on daigne se pencher sur la question dans les plus brefs délais avant qu'il ne soit trop tard». Le même son de cloche s'est fait entendre à ce propos chez d'autres simples citoyens, jaloux des richesses culturelles que renferme cette contrée. Il importe de noter que la déplorable situation de ce théâtre de verdure, bien que laissée en héritage par les responsables locaux précédents, ne peut nullement constituer aux actuelles autorités un argument convaincant pour justifier son aggravation, qui va crescendo à la faveur d'une indifférence manifeste et la flagrante absence, ne serait-ce que d'un zeste d'acquis de conscience des uns et des autres. Il importe de rappeler que ce théâtre a abrité jadis le festival de la chanson oranaise avec la participation des ténors de la musique du terroir de la région ouest du pays. Naguère, il a égayé les soirées durant les saisons estivales et les mois sacrés. Comble de l'ironie, en l'absence d'un lieu adéquat, les responsables locaux ont depuis le squat de ce théâtre, concocté des activités culturelles sur ce qui reste des esplanades de la municipalité d'Aïn El Turck. L'une d'entre elles, en l'occurrence la place du 1er Novembre 1954, a désormais été transformée en parking sauvage, ce qui a rétréci grandement le choix pour un lieu qui pourra accueillir une quelconque festivité. Toujours est-il que d'aucuns s'accordent à dire que le vide culturel, qui pèse de tout son poids dans le chef-lieu de cette daïra côtière, pourrait être grandement colmaté par la récupération de ce joyau culturel.