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Aïn El-Turck, Mers El-Kébir et Bousfer: Plus de 500 nouvelles constructions illicites recensées

par Rachid Boutlélis

Lancée il ya plus de 2 mois, la 2ème opération de recensement des constructions illicites, dans la daïra d'Aïn El Turck, a permis de recenser plus de 500 nouvelles constructions illicites érigées dans des bidonvilles répartis sur les communes de la daïra. Ces nouvelles constructions viennent s'ajouter à quelque 4.000 autres, répertoriées l'année dernière selon un décompte provisoire établi par les services de l'Urbanisme.

Ce chiffre peut être aisément revu à la hausse et ce, au vu de l'ampleur de cette transgression ayant pris des proportions démesurées, ces dernières années, dans cette prestigieuse contrée côtière, qui dans un passé encore vivace n'était animée qu'au cours des saisons estivales par un rush de vacanciers jouissant d'un parfait savoir-vivre. Toujours est-il que le phénomène des constructions illicites a accaparé des hectares de terre du domaine public, de l'agriculture et du forestier, essaimés à travers le territoire de cette daïra. C'est ainsi que d'immenses parcelles de terrain ont été détournées de leur vocation initiale pour abriter des bidonvilles, de plus en plus nombreux et encore beaucoup plus vastes.

En effet, cette contrée côtière, qui aspire, ironie du sort, à promouvoir le Tourisme, principal poumon économique, est durement confrontée à l'infraction liée aux constructions illicites et ce, au point d'en être complètement défigurée, sans épargner les kilomètres de ses plages. Nul n'ignore en réalité que, ce phénomène a donné naissance à de véritables réseaux, qui se sont spécialisés dans les transactions de lopins de terre et/ou de masures au sein de ces bidonvilles. Selon des sources concordantes, un lot de terrain est proposé à partir de 10 millions de centimes alors qu'une baraque est cédée à partir du triple, voire plus dans les bidonvilles de cette daïra. Avec le temps et à la faveur d'une flagrante indifférence des uns et des autres, de véritables îlots de masures ont poussé, un peu partout et continuent à s'étendre, insidieusement, au fil des jours, dans cette région. Ce malheureux constat s'additionne malheureusement, avec les bidonvilles répertoriés à l'intérieur du tissu urbain de ces communes. L'infraction relative au branchement illicite sur les réseaux de l'électricité et de l'AEP par les occupants de ces masures, est devenue courante avec le temps, avec tous les désagréments et autres graves dangers encourus.

Les décharges sauvages qui ont fait leur apparition autour de ces regroupements de baraques, résultant des amas d'ordures ménagères, déposées par leurs occupants, ajoutent exécrablement une touche supplémentaire à ce sordide.

En réalité, c'est un secret de polichinelle pour tout un chacun, le fait que des familles venues de différentes contrées du pays, espèrent composter un ticket, qui leur ouvre le supposé droit de figurer sur la liste des bénéficiaires de logements sociaux et/ou de ceux de la résorption de l'habitat précaire, RHP. Selon des sources concordantes, les membres des réseaux cités plus haut, font miroiter, en effet, sournoisement ce prétendu avantage dans le but évident de convaincre leurs potentielles victimes à acheter une baraque ou une parcelle de terre dans ces bidonvilles. Ce trafic semble avoir encore de beaux jours en se référant à la prolifération vertigineuse des îlots de constructions illicites. Le triste constat est édifiants dans les localités de St Roch, Paradis-Plage, Claire-Fontaine et même en plein cœur de la commune d'Aïn El Turck, sur une superficie qui abritait les ex-galeries, mitoyenne à la cité des «350 logements sociaux» ou encore dans le village Filaoucène, communément appelé «El Qaria», sur le territoire de la commune de Bousfer, où une rivière (oued namousse) a été carrément obstruée par des masures au détriment de la culture maraichère ou encore dans le bourg «Ouadite», dans cette même municipalité, à El-Ançor et à Mers El Kébir.

Il importe de signaler aussi que même les biens communaux essaimés à travers cette daïra n'ont pas été épargnés par ce phénomène.