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Révision du code de l'information, Chaîne TV, publicité...: Les chantiers de Belhimer

par Z. Mehdaoui

Le ministre de la Communication, porte-parole du Gouvernement, Ammar Belhimer, a affirmé, jeudi dernier, que la révision de la Loi organique relative à l'Information « aboutirait inéluctablement » à la révision du texte de loi sur l'audiovisuel, estimant qu'il serait primordial, « du point de vue éthique », de prioriser la régularisation de la situation des chaînes privées. L'impératif d'accorder tout l'intérêt à l'organisation des chaînes télévisées privées, la codification des spots publicitaires, liés à la communication, ainsi que l'organisation des activités de publicité « s'inscrivent, en droite ligne de la réforme du secteur audiovisuel qui concernera particulièrement, la révision du cadre juridique et réglementaire du secteur (la loi organique de l'information de 2012) mais également la révision de la loi relative à l'activité audiovisuelle de 2014 », a répondu M. Belhimer à une question du député Taleb Abdallah, sur « les mesures prises pour le suivi du secteur audiovisuel.»

Intervenant en séance plénière de l'APN consacrée aux questions orales, le ministre a fait état de plus de 50 chaînes privées, non agréées en Algérie, affirmant que la réforme du secteur « favorisera l'accompagnement des chaînes privées avec un arsenal juridique algérien et permettra à Alcomsat-1 d'optimiser et de développer ses services et les capacités de son exploitation ».

A ce propos, il a mis l'accent sur l'importance de la « domiciliation juridique » des chaînes privées et « l'algérianisation » des activités médiatiques dites « de droit étranger».

M. Belhimer a fait part de « 6 chaînes seulement ayant reçu un agrément provisoire pour l'ouverture de bureaux de presse et d'information pour les représenter, en Algérie », estimant que « dans une telle situation, le nombre des fonctionnaires du bureau ne doit pas dépasser 14 employés ». Concernant l'appui des mécanismes de suivi et d'évaluation, le ministre de la Communication a fait savoir que son secteur s'emploiera à « relancer et redynamiser le rôle du groupe de travail interministériel qui présentera une vision d'ensemble à même de renforcer les facteurs et les conditions de promotion de la liberté d'expression et d'une presse plurielle dans le respect de la déontologie et du droit du citoyen à l'information, à l'éducation et aux loisirs ». Le ministère veille également à « l'accompagnement et au soutien des mécanismes chargés du suivi et de l'évaluation de l'Autorité de régulation de l'Audiovisuel (ARAV), créée en vertu de l'article 64 de la loi organique 12-05, relative à l'information et qui veille à la conformité de tout programme audiovisuel, quel que soit le support de sa transmission, aux lois et réglementations en vigueur ».

Le Gouvernement déterminé à règlementer le secteur de la publicité

En réponse à une question du député Kada Kouadri sur « les répercussions de la publicité passive et irresponsable sur les consommateurs en général et l'enfance en particulier », le ministre a fustigé « les programmes et spots publicitaires diffusés par certaines chaînes », qui « font la promotion de mauvais comportements susceptibles de porter préjudice à l'intégrité physique et psychologique de nos enfants ». Dans ce contexte, il a affirmé que « le gouvernement est déterminé à encadrer et à règlementer le secteur de la publicité pour l'assainir des intrus et des opportunistes ainsi que de leurs comportements non-professionnels et contraires aux valeurs de la société et à sa culture ».

Pour concrétiser cette politique, « le secteur de la Communication a consacré, au thème de la publicité, l'un des chantiers de réforme profonde et urgente engagée avec la participation des différents acteurs et spécialistes, en vue de promulguer, pour la première fois, une loi relative aux activités publicitaires », a précisé le ministre, rappelant « la Journée d'information organisée récemment entre la presse nationale publique et privée et l'Entreprise nationale de communication, d'édition et de publicité (ANEP) portant sur les 15 critères transitoires pour l'attribution de la publicité publique de façon « légale, transparente et méritée », à même de promouvoir « la performance et les services de la publicité ». Après avoir réaffirmé la détermination de son secteur à organiser et à assainir le domaine de la publicité en vue de mettre fin « aux manipulations et dépassements » qui portent atteinte à la profession de journalisme et aux valeurs de la société, le ministre a appelé, tout un chacun, à « contribuer à cette démarche et à tout effort visant l'édification de l'Algérie nouvelle, fondée sur la loi et la bonne gouvernance». Par ailleurs, M Belhimer a affirmé que « l'édification de l'Algérie nouvelle est basée sur la lutte contre la corruption et la moralisation de tous les aspects de la vie et des relations, en accompagnant une presse plurielle, responsable, intègre et professionnelle », ajoutant que le plan d'action de son secteur repose sur « une réforme globale incluant l'amendement des lois en vigueur et la création de nouveaux textes et mécanismes pour toutes les branches de l'information ». Enfin, évoquant le rôle important des journalistes pour faire face aux différentes formes de violence, d'extrémisme et de délinquance, le ministre a fait savoir que son secteur leur assurait une « formation adéquate » pour leur permettre de « développer leur performance et d'acquérir les compétences nécessaires en vue de contribuer au renforcement de la stabilité de la Patrie et à la préservation des fondements de la Nation, outre la réalisation du développement global.