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Tébessa: Des comportements sans considérer la pandémie

par Ali Chabana

Quand le Covid-19 ne fait plus l'actualité ! Finis les premiers temps de la panique et de la psychose généralisée. On a l'impression que le coronavirus s'habitue de plus en plus à nous, nos réactions s'enlisent dans l'ornière, l'alerte est-elle à ce point derrière nous ? Même les mesures de prévention observées jusqu'ici semblent tomber dans un certain oubli, un laisser-aller, tout devient « normal », les gens lâchent prise, le relâchement est visible dans les comportements, la distanciation sociale n'est plus le sujet de discussion. D'autres dossiers font irruption dans les débats, la rentrée sociale se profile déjà à l'horizon. D'autres soucis sociaux sont désormais énumérés par l'opinion. Les statistiques de la pandémie rapportées par les médias sont rarement commentées, le front social prend le relais. Dans quelques jours, les examens, puis les préparatifs de la prochaine reprise des classes. La vie vire vite vers d'autres préoccupations et l'actualité à chaud s'impose d'elle-même. Tout cela fait réagir les gens. Quant au coronavirus, il est pour l'instant en stand-by. Les échos favorables de la mise en fabrication d'un vaccin n'ont fait qu'accentuer le recul de la vigilance, au moment où les professionnels de la santé eux-mêmes appellent au maintien des règles de prévention. Les cérémonies de mariage sont de retour et les rassemblements familiaux avec. Le confinement n'est plus un sujet de l'heure. Plus jamais, le retour à la case départ, disent-ils. Les ruelles commerçantes sont prises d'assaut par la grande foule. Les moyens de transport sont bondés, c'est le décor qui fait peur. Y a-t-il risque d'un rebond, même si les chiffres qui ont tendance à la baisse indiquent le contraire ? Les terrasses des cafés font le plein, les restaurants s'ouvrent à la grande bouffe. On recommence à affluer des autres localités pour faire ses emplettes, une ville de Tébessa s'étouffe sous la canicule et sous une marée humaine de visiteurs, de passagers et de nombreux curieux venus « tuer le temps », en flânant dans ses places publiques, obstruées par les squatteurs, des revendeurs à la sauvette, qui, de leur côté, bravent les interdits. La place de la Victoire dans l'ancienne ville ressemble, à s'y méprendre, à un vaste souk, déployé sous un soleil de plomb; le chômage est passé par là, le Covid-19 n'a pas causé que de la mort, ses retombées sociales et économiques sont à chiffrer en milliards de dinars. Chacun justifie sa situation de précarité sociale pour implanter son étal de fortune, une question de survie pour certains, en dépit des assurances des pouvoirs publics de venir en aide à plusieurs métiers touchés de plein fouet par la pandémie. De toute façon, le coronavirus continue de sévir, en semant la désolation, chose que certains oublient vite. De ce fait, il est recommandé de maintenir la garde haute, les protocoles sanitaires sont toujours de rigueur, car c'est une question de santé publique, qui interpelle chacun de nous à assumer ses responsabilités citoyennes envers autrui.