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Tlemcen: Ouardania, un joyau oublié

par Khaled Boumediene

Les communes voisines de Souk El Ténine (wilaya d'Aïn Témouchent) et Souk El Khémis (wilaya de Tlemcen) ont un contact commun à la mer.

Leurs territoires sont séparés par la plage commune d'Ouardania où un grand rocher (pieds dans l'eau) splendidement façonné par la nature sépare intégralement les deux communes même dans l'eau. Cet endroit unique du littoral draine chaque été des dizaines d'estivants des deux wilayas limitrophes pour prendre leur bain de mer. Si la plage relevant de la compétence de la wilaya d'Aïn Témouchent est totalement désenclavée par une route de wilaya goudronnée et dispose de toutes les commodités de baignade (Gendarmerie, protection civile, éclairage public, douches, toilettes, petits commerces, parkings...) permettant aux familles qui y viennent en grand nombre de se détendre infiniment et de passer un agréable moment dans ce lieu très tranquille, celle relevant de la wilaya de Tlemcen est par contre totalement enclavée et délaissée par les autorités locales de cette commune dont le chef-lieu de la commune de Souk El Ténine n'est situé qu'à une dizaine de kilomètres. Outre l'absence d'accès direct à la plage (son accès ne peut se faire qu'en traversant un sentier sinueux creusé à flanc de montagne) et des équipements nécessaires pour assurer les conditions de sécurité, de surveillance et d'hygiène à la baignade, cette plage constitue un vrai danger pour les jeunes qui sont livrés à eux-mêmes et ce, malgré l'intervention «forcée» des maîtres-nageurs de la protection civile de la wilaya d'Aïn Témouchent pour sauver les baigneurs d'une noyade certaine.

«C'est étonnant ! Nous avons l'impression que nous sommes aux frontières qui séparent deux pays. D'un côté, une plage surveillée qui dispose de toutes les commodités pour ses baigneurs et de l'autre côté une autre démunie de tout ! Cette plage est victime de sa position géographique, mais jusqu'à quand ça va durer comme ça ! Où sont les autorités locales ? Pensent-elles à la sécurité des baigneurs qui se ruent tous les jours sur cette plage sur-fréquentée en juin, juillet, août et même septembre ? Les jeunes y viennent de partout pour se baigner, une baignade qui peut être fatale pour ces nombreux baigneurs s'il n'y a pas une surveillance permanente de la part des éléments de la protection civile et de la Gendarmerie nationale comme c'est le cas de l'autre côté», acquiesce un habitant d'un hameau (une cinquantaine de maisons) qui domine la mer à quelque deux cents mètres. Et d'ajouter : «La nature nous a offert un havre de paix malheureusement personne ne se rend compte de ce site du littoral très attrayant qui n'est pas exploité à bon escient. En ce moment l'Etat accorde une grande importance aux habitants des zones d'ombre, mais ici notre hameau est complètement délaissé. Nos maisons ne sont même pas raccordées au réseau d'assainissement et à l'eau potable. Nous sommes totalement oubliés dans cette contrée ! Nous vivons sans électricité et sans éclairage public. Nos enfants courent un grand danger à cause des risques de branchements anarchiques d'électricité car des fils traînent à même le sol. Quant à l'état des ruelles n'en parlons pas ! ».

Les autorités locales de Souk El Khémis sont interpellées pour assurer un cadre de vie honorable à ces habitants et surtout penser à l'exploitation de cet espace littoral qui peut renflouer la caisse de leur commune pourvu qu'il soit bien désenclavé, aménagé et sécurisé.