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Ligue des champions d'Europe: Sur fond d'opposition de styles

par Adjal Lahouari

Pendant trois jours, les férus d'émotions fortes vont être servis. Aujourd'hui, nous aurons droit au match RB Leipzig-Atletico Madrid, sans doute l'affiche la moins clinquante de ce «Final 8», comparée aux autres chocs.

Néanmoins, si ces deux équipes se trouvent à Lisbonne pour en découdre, ce n'est certainement pas le fait du hasard, loin de là. Il faut considérer que le club madrilène est un habitué de cette Ligue des champions où la réussite lui a fait défaut à deux reprises en finale. Son entraîneur, Diego Simeone, est l'un des plus reconnus dans ce milieu où il est difficile de se faire une place au soleil. En outre, sa conception du football-défense à outrance et des contres fait que cette formation est dangereuse pour les meilleurs. C'est simple, il faut se souvenir que l'Atletico a éliminé en Angleterre le tenant du trophée, Liverpool. Cet exploit lui vaut respect et considération de la part de ses adversaires. Ce jeudi, les Espagnols trouveront sur leur chemin un rival dangereux dont la philosophie est très différente. Aux dernières nouvelles, deux joueurs, le défenseur croate Vrsaljko et l'attaquant argentin Correa, contrôlés positifs, ne sont pas du voyage, étant confinés dans leurs domiciles. Il s'agit de deux défections dont Simeone se serait bien passé. En tout cas, il ne cherchera aucune excuse en cas de défaite, comme certains autres entraîneurs. Sa tâche ne s'annonce pas facile. En effet, le RB Leipzig est l'un des « laboratoires » de la nouvelle tendance du jeu, le « gegen-pressing », avec des attaques sur le porteur du ballon et des transitions rapides. Simeone aura face à lui un jeune et ambitieux rival, le jeune Julian Nagelsmann (33 ans), qui misera sur ses joueurs désormais rompus à ce système sous la houlette de l'excellent stratège autrichien Sabitzer. En somme, il s'agit d'une rencontre indécise et donc attrayante à plus d'un titre.

- Quelle version du Barça ?

Par ailleurs, il est quasi certain que ce n'est pas la meilleure version du Barça que nous avons observée samedi dernier face au Napoli. Confortés par le score de l'aller (1-1), les Catalans n'étaient pas obligés de se découvrir inconsidérément, et il revenait aux Italiens d'attaquer. Cette attitude ne ressemble pas au Barça, le plus souvent dominateur grâce à la possession du ballon. D'aucuns pensent que Gattuso est tombé dans le piège tendu par son homologue Quique Setien. Car, avec des transitions rapides et un Messi en forme, Barcelone a pris l'avantage rapidement, décourageant les Italiens dont les défenseurs n'ont pas su trouver la parade dans un match rapidement plié et où l'arbitre turc Cüneyt Çak1r (43 ans) a fait des siennes, en prenant de surprenantes décisions. On doit considérer que sa prochaine retraite est une bonne chose pour tout le monde. Remis en confiance par cette qualification, les Catalans seront opposés demain vendredi au favori n° 1 de cette édition. En effet, le Bayern Munich est au sommet de son art avec un effectif de talent. Les joueurs sont complémentaires et veulent démentir le sondage organisé à la veille du coup d'envoi de la Ligue des champions, au mois de septembre 2019, qui leur était défavorable. Avec une défense impériale, un milieu actif et une attaque efficace, on ne voit pas comment ce Bayern pourrait ne pas se qualifier pour le carré d'as. D'ailleurs, Chelsea, l'une des meilleures formations de Premier League, vient de faire les frais de cette machine à gagner qu'est devenu le Bayern version 2019-2020. Toutefois, les Allemands ne doivent pas mésestimer ce Barça qui compte dans ses rangs un Messi actuellement inspiré et qui retrouvera son adversaire Boateng, un rival qui a un mauvais souvenir à effacer. Nul doute que le coach du Bayern va prendre des précautions pour que le capitaine du Barça ne force pas le destin comme il l'a fait tant de fois depuis 15 ans.

- Guardiola et City prudents

Samedi, ce sont des retrouvailles. En apparence, Man City-Lyon a tout l'air d'une affiche déséquilibrée. En effet, les Citizens sont vice-champions d'Angleterre tandis que Lyon ne figurait qu'en septième rang de la Ligue 1 française à l'arrêt du championnat, une mesure décriée par le président de l'OL, Jean Michel Aulas. Cependant, l'entraîneur de City, Guardiola, se montre prudent, en précisant que ce même Lyon a fait match nul et battu son équipe l'année passée. Il est reproché au coach espagnol de ne pas accorder trop d'importance au secteur défensif. Pour le match de samedi contre Lyon, il récupère son latéral gauche Mendy. Face au pressing de Man City, les Lyonnais misent sur leur condition physique et leur solidarité. Ce sera donc une opposition de styles entre deux formations désireuses de faire partie du carré final mardi et mercredi prochains.

Aujourd'hui

(20h00) : Leipzig - Atletico Madrid

Vendredi

(20h00): FC Barcelone - Bayern Munich

Samedi

(20h00): Manchester City - Lyon