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Tlemcen: Ruée sur les plages

par Khaled Boumediene

Quand les plages seront auto-risées à la baignade et aux activités nautiques, nul doute que les estivants se réjouiront. Mais pour l'heure, c'est plutôt l'attente qui se fait longue pour les habitants de la wilaya de Tlemcen qui guettent le moindre feu vert des autorités de la wilaya pour la réouverture des plages, après plusieurs semaines de fermeture, comme annoncé récemment par les pouvoirs publics. Il faut s'attendre à un grand rush des gens en cette période exceptionnellement chaude. Le traditionnel chassé-croisé entre vacanciers de la wilaya de Tlemcen et des régions environnantes (y compris le sud du pays), pour dénicher un appartement ou un bungalow à Marsat Ben M'hidi s'annonce chargé, une constante estivale dont même l'épidémie de coronavirus ne sera pas venue à bout. En effet, malgré les consignes du gouvernement de ne pas se rendre à la plage, en cette période de coronavirus, le littoral de Marsat Ben M'hidi, qui se taille la part du lion en matière d'accueil avec ses trois millions d'estivants, chaque année, a vu l'arrivée de nombreux estivants, en cette fin de semaine, comme le souligne le propriétaire d'un grand hôtel de l'esplanade de cette ville frontalière. «Ce week-end, il y a un afflux d'estivants et de nombreuses voitures en ville. Des gens sont arrivés en grand nombre car il fait très chaud cet été, ça ne fait aucun doute. J'ai d'ailleurs reçu de nombreuses personnes de Tlemcen et en dehors de la wilaya pour louer leurs chambres, et la plupart des personnes portaient leurs masques de protection, car il y a des règles de prévention à respecter. Nous devons tous être unis et vigilants pour éradiquer le coronavirus, qui a endeuillé de nombreuses familles et impacté notre économie.

La crise sanitaire a aussi chamboulé nos habitudes », confie cet ancien hôtelier de Marsat Ben M'hidi. A l'est de Marsat Ben M'hidi, la grande plage de Bider n'échappera pas à la vague d'estivants qui y viennent de partout. Des familles regroupées en petits groupes sirotent leur café ou thé sur le sable, se font bronzer mais sans serviette ou regardent la mer avec une grande envie de nager, et puis, elles s'en vont en fin de journée, sous l'œil vigilant de la Gendarmerie nationale qui ne tolère pas de baignade au public, tant que les instructions ne soient pas encore parvenues de leur hiérarchie. «Nous sommes venus de Maghnia pour fuir la chaleur de la ville et changer d'air ici à Bider qui a connu cette année un lifting, c'est très beau. La décision prise par les pouvoirs publics pour ouvrir les plages et les mosquées a jeté du baume dans nos cœurs, mais la rentrée c'est pour bientôt, la fin de ce mois d'août. Il ne nous reste pas beaucoup de temps pour reprendre le boulot.

Mes enfants sont très impatients d'aller se baigner, ici à Bider et Moscarda. On a glissé à l'intérieur du coffre de mon automobile, avec les maillots de bain et les shorts de plage, des masques et du gel hydro-alcoolique», souligne Abderrahim, un enseignant dans un CEM de Maghnia. Un retour sur le sable, acquis de haute lutte après plus de trois mois d'interdiction. Profitant du relâchement de l'étau sur les plages, des dizaines de jeunes des communes de Remchi, Tlemcen, Mansourah, Hennaya, Chetouane, Ouled Mimoun, Sabra, Ain Tellout, Sebdou, Nedroma et Ghazaouet, ont également afflué ce week-end sur les plages surveillées d'Agla (Honaine), B'hira, Ouled Benayed (Souk Tleta), Oued Abdallah (Ghazaouet) et Sidna Youchâa, qui s'apprêtent à s'ouvrir à nouveau. Selon nos informations, de nombreux conducteurs d'automobiles stationnés au bord de ces plages ont été verbalisés par les brigades de la Gendarmerie de ces localités et des dizaines de motos ont été mises en fourrière, pour non-respect des consignes sanitaires. Pour se jeter à l'eau plus à l'aise, de nombreux autres jeunes ont mis le cap sur les plages non surveillées et isolées de Barbadjani, Bir Malah, Maârouf, Aïn El Kasseb, Bekhata, Boukhnais, El-Annabra, Souinia, Boudouala et El Aricha et M'Khaled. La plage d'El Ouardania relevant de la commune d'Oulhaça (wilaya d'AïnTemouchent) elle aussi, a été prise d'assaut ce week-end par des jeunes. Mais, à la veille d'une ouverture imminente des plages au public, les autorités locales doivent réussir la gageure d'empêcher les estivants de s'installer en masse ou stationner anarchiquement sur les plages où il faudra désormais imposer les mesures de distanciation et limiter la fréquentation, pour éviter toute propagation de coronavirus.