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Après Mme Dalila, Mme Maya, voilà Mme Sabrina : «arnaque-party ?»

par Belkacem Ahcène Djaballah

«Pauvre» Ali Haddad ! Comme si son emprisonnement, depuis mars 2019, à El Harrach ne suffisait pas. Voilà donc qu'il est «accusé» (le parquet général près la cour d'Alger a, dans la foulée, annoncé, lundi 3, l'ouverture d'une enquête préliminaire en application des dispositions de l'article 11 du code de procédure pénale), d'avoir récemment engagé les services d'un cabinet de lobbying américain réputé proche de Trump pour un montant de 10 millions de dollars (selon des informations parues le 29 juillet 2020 dans un média américain indépendant «Foreign Lobby Report »). Ce contrat porte, disent-ils, sur la fourniture des «services de conseil aux entreprises et aux particuliers» ainsi que «d'autres services sur une base convenue», selon la même source. Le contrat d'un montant de dix millions de dollars a été signé avec Sonoran Policy Group, une firme de lobbying fondée par Robert Stryk, qui a occupé le poste de conseiller du président américain Donald Trump lors de sa campagne présidentielle victorieuse en 2016. Ses liens proches, avérés ou supposés avec l'administration américaine lui ont permis de signer, ces dernières années, des contrats lucratifs avec plusieurs gouvernements, à l'image de ceux de l'Arabie Saoudite, du Venezuela, de la RD Congo ou encore de la Somalie. La révélation du contrat de lobbying signé entre l'ex-président du FCE et la firme Sonoran Policy Group «se base sur un document officiel publié par le gouvernement américain». Signé le 26 juillet 2020, le contrat liant le lobbyiste à Ali Haddad court jusqu'au 25 juillet 2021 et a été paraphé au nom de l'ex-patron du FCE par une personne, s'identifiant sous le nom de Sabrina Ben, comme étant «conseillère principale de Ali Haddad», avec une adresse de résidence sise au 8e arrondissement de Paris, en France.

Bien sûr, chacun y va de son interprétation, de la plus politique à la plus complotiste : «Je soupçonne que parce que le nouveau régime algérien est relativement faible et parce qu'il va, à un moment donné, s'attirer les faveurs des Etats-Unis, l'objectif de Ali Haddad serait de s'attirer les faveurs des Américains les plus puissants afin que son destin soit inclus dans la conversation avec l'Algérie», a déclaré à «Foreign Lobby Report» William Lawrence, un ancien diplomate du département d'Etat spécialisé dans l'Afrique du Nord, actuellement professeur à la School of International Service de l'Université américaine. Comme s'il fallait obligatoirement le croire et prendre sa conclusion pour argent comptant ! Faut-il croire à une thèse qui me semble sinon farfelue du moins légère et préfabriquée ? Comme si Ali Haddad, quelles qu'aient été ses «entrées», pouvait influer sur les relations internationales inter-étatiques.

Pour moi, à mon humble avis, c'est seulement un «complot» d'une autre nature ! Comme si on voulait, volontairement (?), nous éloigner d'une simple affaire de blanchiment d'argent mal acquis, et qu'il faut faire fuir au plus vite vers des cieux plus cléments et plus favorables au non-retour des capitaux exfiltrés. Dix millions de dollars, ce n'est tout de même pas rien. Environ 200 milliards de cts au change parallèle, transférés par Madame Sabrina (encore une autre «madama» !) qui, certainement, doit avoir beaucoup d' «entrées» chez l'Oncle Sam, un pays qui s'y connaît en magouilles et montages financiers frauduleux. Tout ce type de «passe-passe» n'est pas nouveau. Je me souviens du temps de Chakib Khelil, lorsque l'IAP de Boumerdès (déjà appartenant pour 10% à Statoil-Hydro -une multinationale norvégienne, inconnue en Algérie avant 2003, proche de BP- et ce, après que l'IAP eut été transformé en SPA en janvier 2006) avait été encore plus «ouverte» au capital étranger afin qu'elle soit transformée, nous disait-on déjà, en université spécialisée de rang international. C'est une entreprise américaine, Waterford, qui avait, en décembre 2009, décroché (pour combien?) le gros lot (10% des actions des 82% détenues par SH dans le capital de l'IAP, car 8% étaient détenues par Naftal et Naftec à parts égales, 4%/4%). Peu de temps après, il était annoncé que «le jeu ne valant pas la chandelle», la société américaine était priée (?) ou avait demandé (?) de «reprendre ses billes», en revendant ses actions (pour combien ?) à l'IAP. Elles (les billes) furent, je suppose, très, très grosses. Le tour est joué. A qui avait profité le «tour» de passe-passe financier ? Et qui l'avait concocté ? Attention, ce n'est là qu'une simple cogitation journalistique basée sur le «on dit que?». Donc, ne pas la prendre pour argent comptant !