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Aïn El Turck: Rush sur les plages en dépit de l'interdiction d'accès

par R.N.

Au lendemain de la célébration de la fête d'un Aïd insipide, les plages de la daïra d'Aïn El Turck ont enregistré une ruée d'estivants en quête d'une bouffée d'oxygène, dans toute l'acceptation du terme, en ces temps de crise sanitaire. Le réseau routier a été envahi par des dizaines de véhicules, dont certains portant des immatriculations de wilayas limitrophes de la capitale de l'Ouest et ce, en dépit d'un arrêté d'interdiction de la circulation entre les wilayas, décrété par les autorités sanitaires. Il importe de signaler dans la foulée qu'en l'absence de parking dans le chef-lieu de cette daïra, les espaces publics, les trottoirs et les venelles, notamment celles qui serpentent au niveau de la partie basse de la municipalité d'Aïn El Turck, ont été pris d'assaut par les voitures des vacanciers qui n'ont pu résister aux chants des sirènes, malgré l'interdiction d'accès aux plages promulguée par les mêmes autorités.

Toujours est-il que les plages de cette localité ont battu un insolite record d'affluence depuis le début de l'apparition de la pandémie de Covid-19. Une ambiance particulière a prévalu durant la journée de ce dimanche caniculaire sur les plages de la daïra où pourtant les accès sont frappés d'interdit à titre temporaire.

Un véritable jeu de cache-cache s'est déroulé sous un soleil torride, à rendre réticent un chameau, entre les forces de l'ordre chargées de veiller à l'application de cet arrêté en question et ces estivants. Ce cocasse état de fait a donné lieu à une ambiance insolite sur des plages, en gommant la morosité qui y prévalait depuis l'entame de la saison estivale. «L'eau ne coule pas de nos robinets. Nous nous sommes trouvés donc dans l'obligation de venir nous baigner pour nous purifier. Nous allons aussi remplir d'eau de mer des jerricans, que nous avons ramenés avec nous. C'est très important en cette crise sanitaire pour notre hygiène à la maison», a ironisé un groupe de jeunes rencontrés sur la plage de Bouisseville. D'autres arguments ont été avancés par des contrevenants pour justifier leur présence sur les plages et dont les principaux gravitent essentiellement autour du stress engendré par un confinement de plusieurs mois et le besoin de respirer un bol d'air iodé. «Les enfants s'ennuyaient à mourir à la maison depuis des mois. La plage est leur unique lieu de défoulement avec la fermeture du peu qui existe à Oran d'aires de jeux», a fait remarquer avec amertume un responsable de famille, accompagné de ses enfants, venus de la banlieue d'Oran. Toujours est-il que cette ambiance estivale singulière a commencé à s'estomper avec le crépuscule. La nature a repris ses droits à titre temporaire en attendant les autres rushs du peu qui reste de la saison estivale.