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CHEQUES ET LIQUIDITES

par Abdou BENABBOU

Des mesures répétées et continuelles sont prises par les autorités pour tenter de régler le problème du manque de liquidités financières qui s'installe dans la durée. En fait, ce manque n'en est pas un car il n'est seulement décelé avec flagrance que dans le circuit officiel des banques et des agences postales, ces liquidités s'étant résolues à ne circuler que dans l'économie informelle. L'Algérie est probablement l'un des rares pays où l'argent a la préférence de la pesée en kilos et qui a tourné le dos à la légalité de l'échange monétaire pour différentes raisons. Les unes tenables ayant trait au profil et au fonctionnement actuels des organismes financiers où c'est le client avec son propre argent qui est soumis au bon vouloir et à l'humeur des guichets et des comptoirs bancaires et non le contraire, quelques autres par voie de multiples conséquences relèvent de la perception ancrée chez les détenteurs d'argent vis-à-vis de la situation politique et sociale déplorable de plusieurs décennies. Dès lors on a la nette impression que les banques comme les postes ne seraient mises qu'à la disposition du circuit formel aujourd'hui réduit mettant à forte contribution le Trésor public.

On a tendance ces derniers temps à vouloir emprunter la voie de la finance islamique avec peut-être juste raison et des données tangibles mais ne s'en tenir qu'à emprunter ce chemin serait occulter la réalité profonde d'un état des lieux où d'importantes discordances sont liées.

Le circuit bancaire reste empirique et les immenses failles mises à nu aujourd'hui par les tribunaux sont venues dans une mauvaise rescousse ternir sa représentation pour signifier au contribuable que c'est l'Etat et sa gouvernance qui ont été la cause d'un disfonctionnement délétère non propice à un engagement citoyen. Des tentatives correctives avaient été initiées par le passé en imposant la pratique obligatoire du paiement par chèque à partir de certaines sommes mais à plusieurs fois revues et corrigées sous la pression d'hésitations dont les tenants n'ont été que de timides appels du pied avec des résultats qui se sont avérés caducs.

S'il est inconditionnel de se rabattre sur la monétique informatique généralisée, il est d'abord impératif de mieux maîtriser et rendre performant l'Internet tant il est certain que le retard enregistré dans ce domaine est effarant.

Il restera l'essentiel : le retour de la confiance en ses dirigeants des détenteurs des bas de laine et la mise à terme des tribulations à l'ombre des billets de banque.