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Football national: Un changement radical s'impose

par M. Zeggai

Plus de 10.000 milliards injectés depuis l'instauration du professionnalisme, selon notre source. Des sociétés sportives en faillite subventionnées par les deniers publics. Près de 75 milliards de centimes de dettes pour les clubs des deux ligues 1 et 2. Absence de mécanismes d'autofinancement. Conflits présidents de clubs - CNRL. Gestions catastrophiques. Grève des joueurs. Non-respect des lois régissant le professionnalisme. Subventions dirigées aux clubs amateurs détournées au profit des clubs professionnels. Polémiques au sein de la LFP. Joueurs surestimés. Fausses démissions des présidents, des dirigeants et des entraîneurs. Accusations. Affaires de corruption. Négligence totale des jeunes catégories. Des plaintes à la pelle des joueurs et entraîneurs étrangers déposées au niveau de la FIFA. Tricherie tous azimuts où le silence de l'Etat et la presse est diversement interprété. C'est la situation qui prévaut au sein du football national. Mais, il fallait s'attendre à un tel désastre en l'absence de compétences et de vrais militants du sport. Ne dit-on pas que : « L'inconscience a parfois des audaces que la sagesse n'a pas le pouvoir de réprimer ? ». Les dirigeants du football national n'ont fait que vendre des illusions et trahir la confiance de tout un peuple. Et c'est là où commence tout le « mal algérien ». En un mot, le football local a été décrédibilisé, et ce n'est pas l'actuel président de la LFP Abdelkrim Medouar qui va dire le contraire. C'est une vérité que personne ne peut nier et, aujourd'hui, tout le monde est d'accord sur la situation paradoxale du football national. En somme, personne n'est à sa place devant l'indulgence de l'Etat. Notre football a été toujours pris en otage par une race de dirigeants, notamment certains présidents de clubs, qui ont dilapidé l'argent du peuple et corrompu tout ce qui bouge. Aujourd'hui, l'heure du changement a sonné pour protéger la jeunesse algérienne et lui inculquer les véritables vertus du football. Des solutions existent pour éliminer ce marasme, mais faut-il encore montrer une réelle volonté politique pour combattre ces maux qui nous mènent vers la dérive. « On va travailler afin de séparer l'argent sale du sport », avait déclaré le MJS, Sid-Ali Khaldi lors de la cérémonie de passation de consignes. Le nouveau responsable du sport algérien sera face à un secteur miné par de nombreux scandales financiers. Pour une Algérie nouvelle, le public algérien d'une manière générale compte sur le pouvoir du nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports qui a pris le taureau par les cornes. C'est du moins l'impression qui se dégage comme en témoignent ses récentes prises de positions. « Il n'est pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va », a-t-on coutume de dire. A présent, les données sont là et les chiffres parlent d'eux-mêmes. Une révolution s'impose à tous les niveaux. Ce qui se passe aux clubs, pros ou amateurs, les ligues où certains exploitent leur statut pour marchander ici et là, ceci sans parler des entraves administratives auxquelles font face plusieurs « petits » clubs. Réfléchir et dresser un diagnostic sans faille sur le football professionnel et également sur d'autres sujets comme la médecine du sport, le thème de l'évolution juridique du football professionnel, le rôle et la responsabilité de la presse sportive, et notamment sur les critères des assemblées générales en éliminant l'astuce de « quorum non atteint », devenue une marque déposée chez nous pour imposer n'importe qui et approuver n'importe quoi.

La victoire de l'EN en coupe d'Afrique ne devrait en aucun cas constituer une échappatoire ou un faux scénario pour tromper l'opinion publique. Face à l'évolution moderne, surtout en football, il est impératif de regarder la réalité en face pour mieux développer un secteur à la dérive.