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Qu'un
centre de formation professionnelle se dévoue à la confection de bavettes,
c'est presque dans l'ordre des choses étant donné que la couture fait partie
des métiers enseignés dans ces centres. Que des universités fabriquent des
solutions hydroalcooliques que la presse ébruite
comme s'il agissait d'un apport scientifique, cela semble incongru. Toutefois,
au vu de la situation actuelle de l'université, une telle prouesse n'est pas si
saugrenue. A commencer par l'infrastructure dont l'architecture ne reflète
aucunement le contenu, des bâtiments aux murs lézardés, des dos d'âne au milieu
des chaussées et des espaces verts squattés par les tourtereaux. Malgré ou
plutôt à cause des murs et des portails où sont postés des agents de sécurité,
beaucoup de ceux qui fréquentent le campus n'ont aucune relation avec ce lieu
de savoir. Il en va de même pour beaucoup d'autres, étudiants et enseignants,
qui y sont malgré eux. Les enseignants y rasent les murs et les vrais étudiants
aussi. Le niveau des apprenants, sans cesse revu à la baisse, n'est pas sans
égaler celui des précepteurs qui n'est pas reluisant du reste à cause d'une
pléthore de raisons.
Les revues académiques se comptent sur les doigts d'une seule main; beaucoup ont abdiqué après quelques numéros seulement, alors que d'autres sont toujours en préparation. Faute de motivation et d'encouragement, les articles des enseignants se raréfient et les articles exigés pour la soutenance sont alors les seules productions scientifiques. Ils sont aussi souvent dictés par le souci de participer à des manifestations scientifiques nationales ou internationales dans le but d'étoffer le CV ou encore un stage de courte durée. Par ailleurs, les productions des enseignants ne reçoivent pas la publicité à même d'intéresser la communauté universitaire et le grand public. Les publications sont remisées dans la salle des archives comme ces actes de colloques qui s'amoncellent là depuis des années. L'Office des publications universitaires est toujours centralisé et pour pouvoir se faire publier, l'enseignant chercheur doit se conformer aux modalités de publications qui ne sont pas toujours aisées. Les projets de recherche sont souvent conjoncturels ou commandés comme cette récente communion entre divers laboratoires issus de plusieurs universités du pays pour réorienter la recherche dans la direction du gel hydroalcoolique et des produits désinfectants. Avec seulement 0,5% du PIB consacré à la recherche, il ne faut pas s'étonner de voir que l'université en est réduite à empiéter sur les prérogatives des CFPA. La solution hydroalcoolique devrait sortir des ateliers desdits centres ou des officines des techniciens de la santé, des échoppes des herboristes, mais non pas des laboratoires d'une enceinte de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. La récente apparition de l'université de Bel Abbes dans le Shanghai Global Ranking of Academic Subjetcs de 2020, grâce aux enseignants-chercheurs des départements de génie civil et génie mécanique, revalorisera-t-elle la recherche aux yeux de tous ? |
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